Annette Majnemer 2016À ses débuts au nouveau poste de vice-doyenne exécutive, Éducation de la Faculté de médecine de l’Université McGill, en janvier 2016, la professeure Annette Majnemer admet que l’ampleur de la tâche était impressionnante. « On compte en tout plus de 2 000 membres actifs du corps professoral et environ 8 000 étudiantes et étudiants dans les écoles et départements de la Faculté – les défis pratiques sont donc importants dans une aussi grande communauté, aux besoins et objectifs divers », souligne-t-elle.

La Pre Majnemer a donc entrepris de rencontrer les étudiants, le personnel et les professeurs des multiples départements, écoles, centres, et milieux de formation hospitaliers et communautaires de la Faculté pour brosser le portrait de leurs besoins en matière d’éducation. « Au fil de ces rencontres, j’ai pu mesurer pleinement les forces de ce regroupement éducatif, mais j’ai aussi vu certains des défis qui se dessinaient. »

Des candidats à l’admission hors du commun, un corps professoral exceptionnel et une formation de grande qualité sont quelques-uns des atouts recensés des programmes d’études en professions de la santé et en sciences biomédicales de McGill. La Faculté compte aussi dix bureaux et centres de soutien à l’excellence en éducation.

L’un des plus grands défis, selon la Pre Majnemer, consiste à créer un milieu propice à la collaboration entre les corps enseignant et étudiant des différentes disciplines au sein de la Faculté de médecine. « Beaucoup de professeurs semblent être d’avis que, même si nous excellons dans de nombreux domaines, nous travaillons de façon cloisonnée, chacun de notre côté, et que nous pourrions aller beaucoup plus loin dans un environnement pédagogique collaboratif. Nous devons absolument créer un plan stratégique global en matière d’éducation pour mettre à profit et développer ces forces organisationnelles, et saisir les occasions qui se présentent. »

Un exercice stratégique

Un sondage en ligne mené l’été dernier a permis d’explorer les préoccupations et les priorités du corps professoral et étudiant. Les résultats constituent l’une des assises du plan stratégique qu’élabore en ce moment la Pre Majnemer avec le Comité consultatif en matière d’excellence en éducation. L’analyse des résultats du sondage, en octobre, a confirmé son idée de l’orientation à privilégier pour la Faculté. « Les approches centrées sur l’apprenant, l’engagement étudiant, les stratégies interprofessionnelles ou interdisciplinaires et la recherche et l’érudition en pédagogie s’imposent de plus en plus parmi les grandes priorités stratégiques », indique-t-elle.

Pour que le point de vue des étudiants soit entendu et exerce une influence sur les initiatives d’enseignement et d’apprentissage de la Faculté, la Pre Majnemer collabore avec la nouvelle Association des étudiants et

Annette Majnemer (à l’avant, deuxième à partir de la droite) avec des membres de la MASH.
Annette Majnemer (à l’avant, deuxième à partir de la droite) avec des membres de la MASH.

étudiantes en santé de l’Université McGill (MASH), qui regroupe des représentants de l’ensemble des écoles et départements de la Faculté. « Nous voulons que nos apprenants deviennent des communicateurs éloquents et efficaces, des leaders collaboratifs et des as de la résolution de problèmes, qu’ils persévèrent devant l’adversité, apprennent avec passion et aient à cœur l’apprentissage permanent et les soins fondés sur des données probantes », précise-t-elle.

Ces vastes efforts n’exigent toutefois pas de réinventer la roue. Une grande partie des projets de la Pre Majnemer consistent d’abord à soutenir et à consolider des initiatives et services existants. Par exemple, des cours de formation interprofessionnelle étaient déjà offerts depuis des années aux étudiantes et étudiants en professions de la santé à la Faculté, mais les cours étaient sous la gouverne d’un comité, en l’absence d’un bureau spécialisé en la matière. La Pre Majnemer a plaidé pour la création du Bureau de la formation interprofessionnelle, lancé à l’automne 2016, qui contribuera à élargir le mandat du groupe.

L’évaluation des apprenants et des programmes est un autre domaine d’action prioritaire pour la Pre Majnemer et son équipe. « Nous devions approfondir notre expertise de l’évaluation des apprenants en milieu clinique comparativement au milieu universitaire. Nous devons savoir comment mesurer leur trajectoire, au fil de l’acquisition des compétences », explique-t-elle. La nouvelle Unité de mesure et d’évaluation, dotée d’une équipe d’experts récemment embauchés relevant d’une nouvelle directrice, travaille déjà à la conception d’outils d’évaluation.

La Pre Majnemer et son équipe poursuivent leur exercice de planification stratégique en tenant des séances de remue-méninges, en février, pour établir les plans d’action qui leur permettront d’atteindre leurs objectifs. Certaines des récentes initiatives en interdisciplinarité et en évaluation des apprenants pourraient ainsi être appliquées à la formation en sciences biomédicales.

« Des buts clairement énoncés et des stratégies applicables nous permettront de relever les défis actuels et, surtout, de suivre des voies audacieuses à valeur ajoutée qui alimenteront l’essor de notre communauté d’apprentissage », ajoute-t-elle. « Des possibilités inédites s’offrent aujourd’hui pour ouvrir la communication, jeter des ponts entre les écoles, les départements de sciences cliniques et fondamentales, les centres et les unités, générer ensemble des idées novatrices sur l’enseignement et l’apprentissage, puis intégrer et diffuser ces innovations. »

Un autre rôle

En plus de toutes ces initiatives dans le cadre de ses nouvelles fonctions, la Pre Majnemer poursuit les recherches qu’elle mène depuis 25 ans à l’Hôpital de Montréal pour enfants. « J’ai la chance de piloter le nouveau projet du Réseau BRILLEnfant, un réseau pancanadien de recherche axée sur le patient créé pour les enfants ayant des troubles de développement. »

Montréalaise depuis toujours, la Pre Majnemer estime que ces deux rôles forment la suite logique de son parcours professionnel et personnel. « J’ai suivi ma formation en ergothérapie et toutes mes études supérieures en neurologie et neurochirurgie ici à McGill, et j’ai fait partie du corps enseignant toute ma vie. Je suis mcgilloise jusqu’au bout des ongles – comme toute ma famille d’ailleurs. »

Son mari, le Dr Michael Shevell – « mon plus grand admirateur », dit-elle – est neuropédiatre, directeur du Département de pédiatrie et pédiatre en chef de l’Hôpital de Montréal pour enfants (HME). Leur fille aînée, Allison Shevell, a étudié en médecine à McGill et fait actuellement sa résidence en pédiatrie à l’HME. Leur cadette, Meaghan Shevell, a étudié l’anthropologie et les droits de la personne à McGill et à l’Université Columbia, et travaille en ce moment comme assistante de recherche à McGill.

Le 17 février 2017