Par Christina Kozakiewicz, École des sciences infirmières Ingram

Notre corps professoral est l’âme de l’École des sciences infirmières Ingram (ÉSII). Découvrez nos pédagogues mcgillois grâce aux portraits de cette chronique.

À l’occasion de la #SemaineNationaledesSoinsInfirmiers et de la #Semainesantémentale, Marjorie Montreuil témoigne notamment de sa passion pour les soins en santé mentale et de son expérience clinique acquise comme infirmière en santé mentale et infirmière clinicienne spécialisée, à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas. Son programme de recherche vise à faire progresser les connaissances et pratiques en santé mentale chez l’enfant, en particulier sur des questions éthiques de grande importance pour les soins cliniques. Marjorie a intégré l’équipe de l’ÉSII en tant que professeure adjointe en 2018.

 
Pourquoi avez-vous choisi de devenir infirmière?

Ma première formation universitaire a été un baccalauréat en relations internationales et en droit, car le domaine des droits des enfants m’intéressait. Toutefois, le travail me semblait trop éloigné des points de vue et des expériences des enfants : il portait principalement sur les enfants et comportait très peu d’interactions importantes avec les enfants. J’ai amorcé ma carrière en sciences infirmières après avoir effectué une année de bénévolat dans un hôpital pour enfants. Grâce à cette expérience, j’ai découvert le travail de soutien et d’aide du personnel infirmier auprès d’enfants et de familles; ça m’a convaincue de faire carrière comme infirmière. En tant que bachelière, j’ai pu profiter du programme d’admission directe à la maîtrise en sciences infirmières à McGill et j’ai obtenu mon diplôme en 2010. De ma profession au carrefour de différentes disciplines, j’aime l’accent qui est accordé à la personne entière, à la santé (pas seulement à la maladie), ainsi que les relations étroites et constructives que le personnel infirmier peut nouer avec des patients et des familles.

Quel est votre domaine de compétence ou votre spécialisation, et pourquoi?

J’ai commencé à travailler comme infirmière en santé mentale des jeunes à une unité de patients hospitalisés à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, puis comme infirmière clinicienne spécialisée avec la prévention du suicide comme pôle d’intérêt. C’est par ce travail que j’ai commencé à valoriser davantage les connaissances pratiques; on m’a donné le mandat de développer des projets de transfert de connaissances – ce qui m’a amenée à lire abondamment sur la recherche participative. Mon intérêt pour la recherche s’est accru et j’ai voulu étudier certaines des questions éthiques que je vivais et que j’observais dans ma pratique clinique. À mes yeux, l’un des aspects les plus attrayants d’une approche participative à la recherche est de trouver des façons de donner une voix active aux personnes touchées par les questions à l’étude et de contribuer aux connaissances avec elles. Cet aspect est d’autant plus important lorsqu’il s’agit d’enfants et de gens présentant un problème de santé mentale; leur voix est souvent absente en recherche et peut aussi passer inaperçue dans les soins cliniques. J’ai donc décidé de poursuivre mes études au doctorat — sous la supervision du professeur Franco Carnevale de l’ÉSII – pour contribuer à l’avancement des soins infirmiers en santé mentale chez l’enfant, en partenariat avec des enfants.

 
Qu’est-ce qui vous a menée à ce travail?

Avant de devenir infirmière en santé mentale, j’ai d’abord travaillé au sein d’une unité médicale pour enfants comme préposée aux patients et comme externe en soins infirmiers. Or, il se trouve que j’ai beaucoup aimé mon stage clinique en santé mentale durant mes études et j’ai choisi la santé mentale chez l’enfant comme premier poste. La complémentarité était parfaite!

Quelles sont les prochaines étapes/directions futures de votre travail?

Avec mon nouveau poste à l’ÉSII de McGill, je développe mon programme de recherche sur des questions éthiques clés en soins infirmiers en santé mentale chez l’enfant. Mon but est d’améliorer les soins prodigués aux enfants et aux familles. Parmi les projets qui m’occupent – ou m’occuperont sous peu – figurent la prévention du suicide chez les enfants, les enfants en tant que partenaires-patients en soins de santé mentale, la gestion de crise avec les enfants et la promotion de la santé mentale de l’enfant au sein d’organisations communautaires. Parallèlement, j’élabore des méthodologies de recherche afin de faire intervenir des enfants d’âge scolaire dans le processus de recherche.

Un commentaire à ajouter?

Ma profession est formidable! Elle est constructive et gratifiante, mais malheureusement trop peu souvent reconnue à sa juste valeur. Le personnel infirmier constitue l’effectif le plus nombreux en soins de santé et peut vraiment faire une différence dans la vie des gens. Y compris d’améliorer le bien-être mental des gens dans tout milieu où il est présent — c’est-à-dire partout!

Le 14 août 2019