Par Christina Kozakiewicz, École des sciences infirmières Ingram

Notre corps professoral est l’âme de l’École des sciences infirmières Ingram (ÉSII). Découvrez nos pédagogues mcgillois grâce aux portraits de cette chronique. Dans celui-ci, Diana Gausden raconte sa passion pour sa profession et l’enseignement, entre autres choses. Avant d’accepter un poste de chargée d’enseignement à temps partiel à l’ÉSII en 2010, Diana a créé une entreprise de consultation infirmière, proposant des ateliers de promotion de la santé et de la formation en santé de l’enfant à des familles et des centres de la petite enfance. Elle a ensuite travaillé comme infirmière clinicienne en santé communautaire dans les Centres de la jeunesse et de la famille Batshaw à Montréal, aux côtés d’intervenants en protection de la jeunesse; elle évaluait des rapports concernant la maltraitance d’enfants, soutenait des familles d’accueil et assurait la liaison dans des dossiers d’adoption.

« Et maintenant pour quelque chose de complètement distinct »

 
Pourquoi avez-vous choisi de devenir infirmière?

À mes yeux, être infirmière, c’est cheminer sans fin, de découverte en découverte, en science et sur l’art de travailler avec des gens, et sur soi-même. L’aspect de relation des soins infirmiers m’a toujours fascinée. L’extraordinaire privilège d’être infirmière de la santé publique m’inspire un profond respect.

 

Quel est votre domaine de compétence ou votre spécialisation, et pourquoi?

Mon travail auprès de patients et de leur famille dans divers contextes de soins actifs à Londres, en Angleterre, a stimulé mon intérêt pour le tableau d’ensemble de l’état de santé d’une personne. Je voulais saisir les liens entre le milieu de vie au quotidien et les expériences en matière de santé. Ma curiosité m’a poussée à faire carrière comme infirmière spécialisée en santé publique et infirmière praticienne, d’abord dans des milieux ruraux et urbains en Angleterre, puis dans des centres de protection de la jeunesse à Montréal.

 

Qu’est-ce qui vous a motivée à faire partie du corps professoral de l’ÉSII?

Je suis venue à McGill pour enseigner les soins infirmiers en santé communautaire, animée d’une ardeur à passer le relais à d’autres. Tout au long de ma carrière, maintes personnes ont épaulé avec patience et compassion mon développement comme infirmière et comme personne, en m’offrant des possibilités importantes d’apprentissage, ou en imprimant fermement leur expérience et leur sagesse en moi.

J’aspire à agir en ce sens avec les étudiants de l’ÉSII. Nos futurs collègues méritent un soutien de qualité pour acquérir les compétences fondamentales en sciences infirmières que nécessite la pratique actuelle et future. L’évolution des soins de santé exigera du personnel infirmier qu’il prenne sa place en tête des changements indispensables pour élargir la prestation de soins et la rendre collaborative et flexible, au nom des patients, des familles et des communautés.

 

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail?

Je prends vraiment plaisir à travailler dans un domaine consacré à la pratique infirmière qui se déroule hors des cadres traditionnels du système de soins de santé; qui préconise la justice sociale en faveur de populations parmi les plus marginalisées de la société; qui conçoit la santé comme une ressource globale pour la vie et l’art de vivre; et qui croit au renforcement des capacités en collaboration.

 

Qu’aimeriez-vous faire connaître de la profession infirmière de façon générale?

La carrière en sciences infirmières exige résilience, ingéniosité, leadership, humilité, créativité et un sens aigu de l’identité infirmière. Or, ces qualités ne s’acquièrent pas du jour au lendemain. Je sais fort bien que je dois mon développement aux multiples possibilités extraordinaires que j’ai pu vivre par les relations établies et entretenues avec diverses communautés et populations, tout aussi engagées. Ces relations continuent d’inspirer mon optimisme pour ma pratique en tant qu’infirmière et infirmière enseignante.

 
Aimeriez-vous ajouter quelque chose?

Je considère qu’il est possible d’opérer un changement positif d’envergure en santé lorsque le personnel infirmier jouit du soutien nécessaire pour se réaliser pleinement au plan professionnel au sein de la société. Travaillons ensemble et activement à l’adaptation essentielle de notre système de soins de santé pour en faire « quelque chose de vraiment distinct » — afin de répondre avec expertise aux besoins en santé que les familles et les communautés du 21e siècle attendent des infirmières et infirmiers, maintenant et à l’avenir!

 

Le 3 mai 2019