Une nouvelle étude parue dans le numéro de mars de la publication Sleep indique que la capacité des enfants atteints du trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention à rester vigilants et attentifs se détériore de façon marquée après une privation de sommeil de moins d’une heure par nuit pendant une semaine. L’étude conclut que même des réductions modérées de la durée du sommeil peuvent influencer le fonctionnement neurocomportemental, ce qui peut avoir un effet négatif sur le rendement scolaire des enfants atteints du THADA.
« Une restriction modérée de sommeil a un impact négatif détectable sur le fonctionnement neurocomportemental des enfants atteints du THADA et sur les témoins en santé, un impact menant à un niveau clinique de dégradation chez les enfants atteints du THADA », a déclaré la première auteure et chercheuse principale de l’article, Reut Gruber, Ph. D., professeure adjointe au Département de psychiatrie de l’Université McGill et directrice du Laboratoire de l’attention, du comportement et du sommeil de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas.
Le trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention (THADA) est un trouble du développement caractérisé par un niveau anormalement élevé et chronique d’inattention, d’impulsivité et d’hyperactivité. Il s’agit de l’une des conditions les plus courantes en pédopsychiatrie et l’on estime qu’elle prévaut chez 3 à 7,5 pour cent des enfants d’âge scolaire. Le THADA se poursuit invariablement à l’adolescence et à l’âge adulte et, s’il n’est pas traité, peut causer des handicaps dans des sphères essentielles de la vie.
« Notre étude comportait une réduction modeste de la durée du sommeil, semblable au manque de sommeil qui peut se produire dans la vie quotidienne », a déclaré la professeure Gruber. « Par conséquent, même les petits changements dans l’heure du souper, le temps passé sur l’ordinateur ou le fait de rester éveillé pour faire des devoirs pourraient résulter en un appauvrissement du fonctionnement neurocomportemental le jour suivant et influencer le soutien de l’attention et de la vigilance, deux éléments essentiels au rendement scolaire optimal. »
Madame Gruber ajoute que le problème de sommeil inadéquat chez les étudiants doit devenir une priorité sur laquelle se penchera le système d’éducation.
« La présente étude conclut que les investissements dans des programmes visant à réduire la privation de sommeil pourraient conduire à des améliorations du fonctionnement neurocomportemental et du rendement scolaire », affirme-t-elle.
À l’heure actuelle, madame Gruber et son équipe de recherche travaillent à l’implantation d’un programme « Bien dormir pour réussir » dans les écoles primaires du Québec. Le programme offre des outils pour aider les enseignants, les étudiants et leurs parents à diminuer la privation de sommeil chez les enfants et les adolescents.
L’étude a reçu l’appui financier des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et du Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ).