Andraea Van Hulst

Par Christina Kozakiewicz, L’École des sciences infirmières Ingram

Le Mois du cœur, en février, est l’occasion de souligner l’importance de la santé cardiovasculaire et les façons de réduire le risque de maladies cardiaques, ou cardiovasculaires, qui touchent la structure et le fonctionnement du cœur. Certaines de ces maladies sont congénitales (présentes à la naissance), mais la vaste majorité apparaît avec l’âge. Selon Santé Canada, environ 2,4 millions d’adultes canadiens souffrent de maladies cardiovasculaires, la deuxième cause de décès au pays.

Bien que les enfants et les adolescents reçoivent rarement un diagnostic clinique de maladie cardiaque, ils peuvent présenter des facteurs de risque comme l’hypertension, un taux de cholestérol sanguin anormal, le diabète et l’embonpoint. À l’heure actuelle, on estime que 27 % des enfants et adolescents canadiens sont en surpoids, et que de ce nombre, 13 % sont considérés comme obèses, ce qui fait de l’excès de poids et de l’obésité les facteurs de risque cardiovasculaire les plus courants en pédiatrie. Les études montrent également que les enfants et adolescents obèses sont plus susceptibles de présenter de multiples facteurs de risque et de rester obèses à l’âge adulte, ce qui augmente leur risque de souffrir plus tard d’une maladie cardiaque.

La bonne nouvelle : un mode de vie sain et actif permet de prévenir de nombreuses maladies cardiaques. Comme l’indique la professeure Andraea Van Hulst, chercheuse en sciences infirmières à l’Université McGill, lutter contre l’obésité infantile est la meilleure façon de prévenir les maladies cardiaques.

La Pre Van Hulst a amorcé sa carrière comme infirmière à l’urgence d’un hôpital, où arrivaient de nombreux patients en raison d’une maladie cardiaque. « Même si j’adorais les défis et le rythme de l’urgence, j’ai vite réalisé que je ne concentrais pas mes efforts là où ils étaient le plus utiles », raconte-t-elle. « En terminant un quart de travail, j’étais heureuse d’avoir aidé à sauver la vie d’un patient victime d’une crise cardiaque ou d’un AVC. Mais j’ai préféré essayer d’empêcher les gens de tomber dans la rivière au lieu de les repêcher quand ils sont en train de se noyer. »

La Pre Van Hulst est donc passée de l’urgence aux études supérieures en santé publique, et mène actuellement un programme de recherche visant à identifier les facteurs sociaux et environnementaux qui favorisent les comportements défavorables à la santé et l’obésité durant l’enfance. « L’alimentation fait partie du quotidien, et celle d’un enfant dépend surtout de l’alimentation de sa famille et de ses amis, et de leur accès à différents types d’aliments », explique-t-elle.

L’environnement a aussi une grande incidence. « Notre milieu de vie et de travail nous influence tous, et les enfants ne font pas exception », poursuit la Pre Van Hulst. « Le milieu où l’enfant vit, apprend et joue influe sur sa santé. Habiter dans un quartier à faible revenu signifie souvent un accès moindre aux options favorables à la santé, par exemple des commerces proposant des aliments sains, ou des parcs sécuritaires et invitants où les enfants peuvent jouer. Dans nos recherches, nous espérons cerner des cibles de prévention de l’obésité au niveau individuel, mais aussi populationnel. »

Nouvellement membre du corps professoral de l’École des sciences infirmières Ingram, la Pre Van Hulst est en train de constituer son équipe et son programme de recherche, qui visera entre autres à prévenir les facteurs de risque des maladies cardiaques chez les enfants et les adolescents, ainsi qu’à incorporer l’expertise infirmière dans l’élaboration des stratégies de promotion de la santé et de prise en charge de l’obésité.

« Les approches familiales sont recommandées pour traiter l’obésité infantile, et les infirmières possèdent depuis longtemps une expertise et une pratique axée sur l’ensemble de la famille », conclut la Pre Van Hulst. « L’un de mes objectifs est d’élaborer une approche multidisciplinaire dirigée par une infirmière pour la prévention et le traitement de l’obésité. »

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Le 22  février 2018