Septembre est le Mois de la sensibilisation au cancer de la prostate. Au cours de ces 30 jours, plus de 1 700 Canadiens recevront un diagnostic, selon la Société canadienne du cancer, qui signale également que le cancer de la prostate est le cancer le plus répandu chez les hommes canadiens (à l’exclusion des cancers de la peau avec mélanome bénin), et la troisième cause de décès attribuables au cancer pour ces hommes.

Pour bien des patients qui viennent de recevoir un diagnostic de cancer, leur conjointe ou conjoint, un parent, un enfant adulte, un ami ou une amie deviendra leur aidant naturel, leur offrant ainsi un soutien physique, affectif et logistique. Cette personne les aidera par exemple à gérer les rendez-vous médicaux, à prendre leurs médicaments, à signaler ou à gérer les effets secondaires, à se nourrir, à s’habiller et à se laver, ainsi qu’à régler des questions juridiques et financières.

Dans un contexte où les capacités sont limitées et les ressources surexploitées dans le domaine de la santé, les besoins des patients ont tendance à supplanter ceux des aidants, malgré le rôle essentiel que jouent ces derniers pour aider à préserver la santé et le bien-être des patients au cours de leur maladie. Selon des recherches entreprises par Sylvie Lambert – professeure adjointe à l’École des sciences infirmières Ingram de l’Université McGill, associée de recherche au Centre de recherche de St. Mary et titulaire d’une chaire de recherche du Canada Niveau 2 – les aidants naturels des hommes atteints du cancer de la prostate vivent souvent beaucoup d’anxiété et ont eux-mêmes des besoins importants, mais ont accès à moins de services et risquent donc de développer des problèmes physiques et affectifs.

Sylvie Lambert et Lindsay Duncan, professeure adjointe au Département de kinésiologie et d’éducation physique de l’Université McGill, mènent une étude qui cible la santé et le bien-être des aidants de patients atteints du cancer de la prostate avec pour objectif d’améliorer leur qualité de vie grâce aux technologies électroniques de la santé. L’étude, intitulée « Reducing anxiety and enhancing quality of life among caregivers of prostate cancer survivors: Development and evaluation of a dyadic, tailored, web-based, psychosocial and physical activity self-management programme » (Réduire l’anxiété et améliorer la qualité de vie des aidants naturels des survivants du cancer de la prostate : élaboration et évaluation d’un programme autogéré d’activité psychosociale et physique dyadique, sur mesure et en ligne), est axée sur la mise au point d’un outil sur le Web qui comportera une formation sur les facultés d’adaptation et un programme d’exercices à faire à la maison pour améliorer la santé et le fonctionnement à la fois des patients et des aidants.

Ce programme sera destiné aux patients et aux aidants naturels, qui auront accès à une plateforme en ligne appelée TEMPO. La conception initiale de TEMPO se basera sur les commentaires recueillis auprès des patients, des aidants et d’autres intervenants clés, puis la plateforme fera l’objet d’un projet pilote qui évaluera plusieurs facteurs, dont la qualité de vie, l’anxiété, les capacités d’autogestion, l’activité physique et la dépression. « TEMPO est une première en son genre, parce qu’elle offre aux aidants naturels un service en ligne, déclare la Pre Lambert. Cette étude constituera une base solide pour planifier un projet de plus grande envergure. »

La Pre Lambert a choisi ce domaine de recherche en raison de son intérêt général pour l’éducation à la santé, mais aussi grâce aux informations recueillies lors de son étude postdoctorale longitudinale sur le bien-être des aidants naturels. « J’ai compris combien les aidants avaient besoin de soutien pour bien jouer leur rôle, et combien la maladie de leur proche les affectait, affirme-t-elle. Souvent, ils n’avaient pas recours aux services et souffraient en silence. Mais cette étude a le potentiel d’amener des changements majeurs en ce sens. »

TEMPO est soutenue par Cancer de la prostate Canada et est financée fièrement par la Fondation Movember et True NTH.

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Le 22 septembre 2017