Des chercheurs du Neuro partagent un nouvel outil pour accélérer la recherche sur le cerveau
Une nouvelle carte détaillée de la région de l’hippocampe du cerveau, établie par des chercheurs de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal – le Neuro – de l’Université McGill, aide la communauté scientifique à accélérer la recherche et à mettre au point de meilleurs traitements pour les patients atteints d’épilepsie ou d’autres troubles neurologiques et psychiatriques.
Dirigés par Neda Bernasconi, spécialiste de la neuroimagerie de l’épilepsie et cofondatrice du laboratoire de neuroimagerie de l’épilepsie (NOEL) au Neuro, les chercheurs ont entrepris de concevoir et de partager un modèle détaillé des sous-structures de l’hippocampe, un des centres clés du cerveau qui est en cause dans l’épilepsie. Leur projet, dont les résultats ont paru dans le numéro du 10 novembre de Scientific Data, vise l’avancement des outils dont disposent les chercheurs et cliniciens du domaine aux quatre coins du monde.
L’épilepsie se caractérise par un changement soudain et bref dans le cerveau dont la manifestation est une crise épileptique. Selon Épilepsie Canada, environ un pour cent des Canadiens en sont atteints. Chez plus de 30 % des épileptiques, les anticonvulsivants n’ont pas d’effet. Pour ces patients, le seul traitement permettant d’améliorer la qualité de vie est l’ablation chirurgicale du tissu cérébral à la source des crises épileptiques.
Les chercheurs ont établi l’atlas de l’hippocampe à partir des clichés d’IRM de 25 sujets en santé et ont identifié les sous-structures de cette région à la lumière de leur expertise en anatomie du cerveau. Le modèle type de l’hippocampe en santé qui en résulte s’apparente aux images que pourrait fournir l’application Google Street View de cette partie du cerveau. L’outil permet aux chercheurs et cliniciens de mieux évaluer la pathologie de leurs patients en comparant leurs données à l’atlas et d’ainsi cerner les zones où il est nécessaire d’intervenir.
« L’épilepsie était notre premier objectif. Nous voulions distinguer et identifier différentes sous-structures de l’hippocampe afin d’être beaucoup plus précis dans nos diagnostics et de mieux circonscrire la région affectée pour mieux cibler les traitements », de dire la docteure Bernasconi. « Ce nouvel ensemble de données submillimétriques que nous partageons par la science ouverte diffuse non seulement des clichés d’IRM, mais aussi un savoir en anatomie et fournit une carte statistique que des chercheurs et des cliniciens de différents degrés d’expertise peuvent utiliser, où que ce soit au monde. »
Ces outils sont prometteurs sur le plan thérapeutique pour l’épilepsie et des troubles neurologiques et psychiatriques, tels que la maladie d’Alzheimer, la schizophrénie et la dépression. Ils procurent aux chercheurs une façon non effractive d’évaluer l’effet de thérapies ciblant cette région du cerveau et de développer de meilleurs traitements afin d’améliorer la qualité de vie des patients.
Le 9 décembre 2015