Par Christina Kozakiewicz, École des sciences infirmières Ingram

Les infirmières praticiennes spécialisées (IPS), conformément au champ d’exercice de leur profession, défini par la loi, exercent certaines activités qui relevaient auparavant de la seule pratique médicale, et étaient réservées aux médecins. L’Association des infirmières et infirmiers du Canada précise que les IPS sont des infirmières autorisées ayant une formation supérieure et une vaste expérience, qui possèdent et manifestent les compétences nécessaires pour évaluer, prescrire et interpréter des tests diagnostiques de manière autonome, prescrire des médicaments et accomplir les actes médicaux inclus dans leur champ d’exercice.

Bien que la profession d’IPS existe depuis plus de 40 ans au Canada, les lois reconnaissant officiellement leur champ d’exercice ont évolué lentement, et de façon différente d’une province à l’autre. À l’heure actuelle, on compte environ 4 000 IPS au Canada, dans des milieux de soins de courte durée (soins d’urgence, blessures ou maladies graves) et de soins de première ligne (promotion de la santé, prévention, diagnostic et traitement des maladies et blessures).

Au Canada, plus de la moitié des IPS travaillent en Ontario. Le Québec compte environ 500 IPS sur tout le territoire, un effectif qui est appelé à augmenter considérablement au cours des années à venir. Le gouvernement provincial a en effet promis d’augmenter le nombre d’IPS en exercice à 2 000 d’ici 2025 afin de rendre les soins de première ligne plus accessibles pour tous, dans un contexte où 400 000 Québécois sont en attente d’un médecin de famille.

L’École des sciences infirmières Ingram (ESII) de l’Université McGill offre depuis 2008 des programmes de formation des IPS en soins de première ligne et en néonatalogie, auxquels se sont ajoutés plus récemment des spécialisations en santé mentale et en pédiatrie. « Nous sommes très fiers d’offrir un programme pour former des infirmières praticiennes spécialisées en santé mentale qui travailleront dans les milieux de soins primaires, secondaires et tertiaires », précise Norma Ponzoni, professeure adjointe et directrice du programme de formation des infirmières praticiennes à l’ESII. « Le Québec est la seule province au Canada à avoir développé le rôle d’IPS en santé mentale, une spécialisation en pratique avancée qui fait partie du plan gouvernemental pour 2025. »

Le nouveau programme d’IPS en pédiatrie prépare les infirmières à travailler dans des milieux de soins secondaires et tertiaires (soins consultatifs spécialisés vers lesquels les patients sont habituellement aiguillés par le personnel médical en soins primaires ou secondaires). McGill est la seule université québécoise à offrir cette spécialisation et l’ESII collabore avec l’Université du Québec en Outaouais pour la prestation du programme.

Pour atteindre l’objectif de 2 000 IPS en exercice au Québec, le ministère provincial de la Santé a prévu investir 1,4 milliard de dollars, en plus d’une enveloppe de 25 millions de dollars du ministère de l’Éducation consacrée à l’augmentation des effectifs dans les programmes universitaires existants et en cours d’implantation.

« Il est évident que l’augmentation du nombre d’IPS au Québec aura un effet profond et durable sur le réseau et le mode actuel de prestation des services », ajoute la Pre Ponzoni. « Entre-temps, un virage est en cours pour comprendre le rôle des IPS et s’adapter à leur présence dans les milieux de travail, alors que les universités québécoises s’efforcent d’augmenter grandement les admissions et de créer de nouveaux programmes de formation, dans l’optique d’améliorer les soins de santé au profit des Québécois. »

 

La date limite pour postuler dans les programmes de formation des infirmières praticiennes de l’ESII est le 1er février 2018.

Visitez le www.mcgill.ca/nursing et suivez l’École des sciences infirmières Ingram sur Facebook et Twitter.

 

Le 19 janvier 2018