Une vaste étude génétique menée à l’Institut Lady Davis a révélé que l’obésité, plutôt que lapuberté précoce, pouvait influencer l’augmentation des taux de sclérose en plaques.


Source : CIUSS

Des études précédentes avaient suggéré que les personnes qui commençaient la puberté à un âge plus précoce avaient un risque plus élevé de souffrir de sclérose en plaques (SP). Cependant, une nouvelle étude menée par le docteur Adil Harroud de l’Institut Lady Davis (ILD) de l’Hôpital général juif (HGJ) a conclu que le lien entre la puberté précoce et la SP était principalement attribuable à l’obésité. L’étude est publiée dans le numéro en ligne du 20 mars 2019 de la revue Neurology, la revue officielle de l’American Academy of Neurology.

« Il semble qu’une puberté plus précoce soit associée à un risque accru de SP, mais ce lien est influencé par l’obésité. Nos résultats ne démontrent pas que le moment de la puberté joue un rôle important sur le risque de SP si on tient compte de l’effet de l’obésité », a expliqué le docteur Harroud, résident en neurologie à l’Hôpital général juif et à l’Institut neurologique de Montréal, deux centres affiliés à l’Université McGill.

Pour cette étude, les chercheurs se sont intéressés à une étude d’association sur le génome entier effectuée auprès de 329 245 femmes et comportant 372 variantes génétiques qui sont fortement associées à l’âge auquel les filles ont leur premier cycle menstruel. Des études antérieures avaient démontré que les gènes liés à l’apparition de la puberté étaient bien corrélés chez les filles et les garçons. Les chercheurs ont ensuite examiné une autre étude génétique réalisée auprès de 14 802 personnes atteintes de SP. Ils les ont comparées aux 26 703 personnes qui n’étaient pas atteintes de la maladie pour déterminer si l’âge de la puberté était associé au risque de SP. Le docteur Harroud dit qu’ils ont découvert que les personnes ayant un âge plus précoce au moment de l’apparition de la puberté étaient plus susceptibles de développer la SP, mais qu’une fois qu’ils prenaient en compte l’obésité, les effets de la puberté plus précoce diminuaient de façon marquée.

La SP est une maladie neurologique imprévisible et souvent invalidante pour laquelle il existe des traitements qui peuvent ralentir sa progression, mais aucun remède. Elle touche souvent les gens dans la force de l’âge et peut considérablement affecter toutes les sphères de leur vie. Le Canada présente l’un des taux les plus élevés au monde de SP, un Canadien sur 385 étant touché par la maladie, selon la Société canadienne de la SP. Qui plus est, des études précédentes indiquent que les taux de SP pourraient être en hausse. « Nos résultats suggèrent que l’épidémie actuelle d’obésité pourrait expliquer en partie pourquoi plus de gens reçoivent un diagnostic de SP », dit-il.

« Ces résultats sont importants parce que l’obésité est une chose que les gens peuvent modifier », a déclaré le docteur Brent Richards, épidémiologiste à l’ILD et endocrinologue à l’HGJ, qui était l’auteur principal de l’article. « Cela signifie qu’abaisser les taux d’obésité pourrait contribuer à réduire la prévalence de la SP. De plus, la plupart des complications liées à l’obésité, comme les maladies cardiaques, ont tendance à se manifester tard dans la vie, mais la SP est une condition qui commence souvent quand les gens sont dans leur vingtaine ou leur trentaine. Cela vient renforcer l’urgence, pour les personnes plus jeunes, de contrôler leur poids. »

« Effect of Age at Puberty on Risk of Multiple Sclerosis: A Mendelian Randomization Study » L’effet de l’âge de la puberté sur le risque de sclérose en plaques : une étude de randomisation

mendélienne], Adil Harroud et coll., Neurology, 20 mars 2019

Pour les questions des médias et pour planifier des entrevues avec le docteur Harroud, veuillez
communiquer avec :

Tod Hoffman

Agent de communications en recherche

Institut Lady Davis

Tél. : 514 340-8222, poste 28661

Courriel : tod.hoffman@ladydavis.ca

Pour en savoir plus à propos de l’Institut

 

Le 27 mars 2019