Le 1er et le 2 avril, des étudiants de l’École des sciences de la communication humaine de l’Université McGill ont organisé et tenu des tests de dépistage de troubles de la voix et des ateliers gratuits aux pavillons de l’Éducation et de la Musique respectivement, en amont de la Journée mondiale de la voix.
Cassandra Groot, Larissa Der, Susan Janzen et John Yotakis, quatre étudiants de l’École, ont formé le comité organisateur de la Journée mondiale de la voix, sous la direction de la Pre Nicole Li de l’École et avec le généreux soutien de la Pre Isabelle Cossette de l’École de musique Schulich de l’Université McGill qui a libéré son laboratoire et son bureau pour les tests de dépistage.
Selon Groot et Janzen, le comité s’est réjoui du taux de participation pour la première édition de ce genre d’événement. En l’espace de sept heures sur deux jours, les étudiants ont pu voir 62 participants. Bien qu’un grand nombre de participants aient été des chanteurs de la Faculté de musique, des professeurs et du personnel administratif ainsi que des étudiants de diverses disciplines – musique, bibliothéconomie, économie, droit, éducation, physiothérapie, sciences infirmières, psychologie et linguistique – se sont aussi présentés.
« Selon nous, l’expérience a été bénéfique tant pour les étudiants en orthophonie que pour le public », a souligné Groot. « Les participants ont posé des questions et ont bien voulu attendre pour passer un test de dépistage. Ils ont manifesté de l’intérêt pour le rôle d’un orthophoniste dans le soin de la voix. »
Pour les tests de dépistage, des étudiants en orthophonie ont utilisé un logiciel spécial qui analyse tout, la tessiture de la voix, ses fluctuations (changements non désirés de la tessiture), sa force
maximale et le temps maximum de phonation (la durée de tenue d’un son de voyelle à une hauteur tonale et à une intensité confortables sur une seule inspiration). Toute personne hors du registre normal obtenait les coordonnées d’une clinique de la voix pour un suivi.
Les étudiants avaient aussi un kiosque d’information sur les saines habitudes vocales et l’hygiène de la voix. « Nos efforts de sensibilisation visaient aussi à informer les personnes qui utilisent leur voix professionnellement, car elles sont plus à risque de développer des problèmes de la voix », a souligné Janzen. « Nous avons donc conçu deux dépliants, l’un pour les enseignants et l’un pour les musiciens, ainsi qu’un autre sur les mythes associés à la voix. Les gens consultaient les dépliants et demandaient où trouver plus d’information. Nous les dirigions alors vers le site Web de la Journée mondiale de la voix. »
Outre les tests de dépistage, les membres du comité de la Journée mondiale de la voix ont tenu l’atelier Vocal Function Exercises: Yoga for the Voice qui a attiré des participants de divers horizons, dont des enseignants, des professionnels de la santé et des chanteurs.
La participation des chanteurs est particulièrement intéressante. « Il existe un fossé culturel entre les chanteurs et l’orthophonie », a précisé Yotakis, qui a animé les ateliers avec Janzen. « Leur objectif est la qualité artistique, tandis que le nôtre est l’optimisation du fonctionnement sain de la voix. C’est pour cette raison qu’on considère souvent notre discipline comme étant un peu trop “médicale” et que la plupart des efforts étaient axés sur des conseils concernant l’hygiène vocale. »
Yotakis souligne que l’atelier est l’un des nombreux outils de la trousse en orthophonie et qu’il visait à faire connaître l’expertise des orthophonistes qui peut être avantageuse pour les chanteurs, de même qu’à tenter de combler le fossé culturel.
Le franc succès de la première édition des examens de dépistage des troubles de voix proposés au public motive les étudiants à répéter l’initiative l’an prochain, peut-être sur une plus grande échelle en vue d’accueillir encore plus de gens.