Le lupus érythémateux disséminé (LED), communément appelé lupus, est une maladie auto-immune qui se produit lorsque les cellules du système immunitaire commencent à attaquer des tissus sains comme la peau, les articulations, les reins et le cerveau, résultant à l’inflammation et aux lésions. Cette maladie touche environ un Canadien sur 2 000, et plus particulièrement des femmes.
Les recherches antérieures laissaient entendre que les patients atteints de lupus couraient un risque plus élevé de développer un cancer, plus particulièrement un lymphome. Ce type de cancer du sang se manifeste lorsque les lymphocytes, c’est-à-dire les cellules qui aident à protéger le corps d’une infection et de la maladie, sont produit de façon anormale et forment alors des tumeurs.
« Le traitement du lupus consiste en grande partie à administrer des médicaments immunosuppresseurs, qui diminuent la réponse immunitaire du corps », explique la Dre Sasha Bernatsky, auteure principale de l’étude, qui est chercheuse au sein des divisions d’épidémiologie clinique et de rhumatologie de l’IR-CUSM et de l’Université McGill.
Selon la Dre Ann E. Clarke, directrice de la clinique du lupus du CUSM et codirectrice de l’étude, chez les patients atteints de lupus, l’inquiétude était tellement grande que certains d’entre eux avaient cessé de prendre leurs médicaments ou hésitaient à les prendre, par crainte de développer un cancer.
Cette recherche internationale a impliqué 75 patients atteints de lupus ayant un lymphome; provenant de différents centres dans le monde, et le groupe témoin comptait près de 5 000 patients atteints de lupus, mais n’ayant pas le cancer. Les chercheurs se sont penchés sur la plupart des médicaments couramment utilisés pour traiter le LED, comme la cyclophosphamide, médicament réservé au traitement des cas graves de lupus et d’autres maladies rhumatoïdes inflammatoires chroniques.
Les résultats de l’étude ont démontré que le risque de lymphome chez les patients atteints de lupus exposés à la cyclophosphamide était inférieur à 0,1 % par année. En outre, aucun lien clair n’a été observé entre l’activité du lupus et le risque de développer un lymphome.
« Les patients se demandaient depuis longtemps s’il fallait pointer du doigt les traitements contre le lupus; les résultats sont rassurants et suggèrent que la plupart des cas de lymphomes chez les patients atteints de LED ne sont pas déclenchés par la prise de médicaments », affirme la Dre Bernatsky.
« C’est une très bonne nouvelle d’apprendre que le risque de cancer associé à la prise de médicaments pour le traitement du lupus est très faible », commente Mme Louise Bergeron, qui a été diagnostiquée avec le lupus depuis 12 ans. « Cela me rassure, plus particulièrement si je suis amenée à prendre des traitements immunosuppresseurs plus efficaces à l’avenir. »
Les futures recherches vont se concentrer sur le profil génétique des patients atteints de lupus et les conséquences que cela peut avoir sur l’interaction entre l’exposition aux médicaments pour le LED et le risque de lymphome.
Financement
Les travaux de l’étude ont été financés par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et par les National Institutes of Health (NIH) ou « Instituts nationaux de santé ».
TVA Nouvelles
Nurse.com (anglais)
25 janvier 2013