Le Dr Howard Bergman
Il n’y a aucun doute sur le fait que les soins de santé de première ligne sont à la croisée des chemins au Québec. En 15 ans, il y a eu un gros changement de paradigme en ce qui concerne les soins cliniques, qui reconnaissent la médecine de famille comme étant le premier (et souvent le seul) point de contact avec la population. Un système de santé qui qui fonctionne avec une population vieillissante ayant davantage de maladies chroniques doit prioriser les soins de santé de première ligne.
Cependant, cette année aura été une année exigeante et troublante à maints égards pour ceux et celles impliqués avec les soins de santé au Québec avec l’arrivée de la Loi 10, la Loi 20, les compromise de dernière minute avec la FMOQ, ainsi que les deux cadres de gestion, largement méconnus par le public. Nous essayons de comprendre l’ensemble des répercussions de ces changement de politiques sur la pratique, la formation des médecins et surtout, sur la qualité des soins offerts aux patients.
Le succès d’une politique et sa mise en œuvre requiert l’élaboration d’une vision partagée dans la population et au sein des cliniciens et gestionnaires de première ligne. La mise en œuvre fructueuse nécessite aussi un progrès itératif à l’aide de mécanismes d’imputabilité et de la contribution de la population. Pourtant, malgré l’importance et l’intensité des réformes de soins de santé de première ligne, il n’y a eu aucune tentative d’engager la population et les intéressés à participer, ce qui a amené plusieurs experts et parties prenantes à réclamer une discussion non partisane, ouverte et respectueuse sur les politiques de la réforme des soins de santé.
C’est pourquoi le Département de médecine de famille de l’Université McGill organise un Symposium de grande envergure le vendredi 6 mai 2016: « Vers une vision commune des soins de première ligne au Québec ». En partenariat avec l’Institut des politiques sociales et de la santé de l’Université McGill, le Centre de recherche de St. Mary du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, les Facultés de médecine et de médecine dentaire de l’Université McGill, l’École de Sciences Infirmières et le RUIS McGill, le symposium a pour objectif de contribuer à façonner une vision d’ensemble et une feuille de route pour les soins de première ligne au Québec en rassemblant des membres du public, dont des patients, des professionnels de la santé, des gestionnaires du système de santé et des décideurs, afin de discuter des idées et des stratégies clés qui devraient définir l’avenir des soins de première ligne au Québec. Les résultats de la conférence seront assemblés et utilisés afin de rédiger un livre blanc sur la vision et la feuille de route en soins de santé de première ligne, qui sera présenté à une discussion publique plus large.
L’idée de ce symposium a déjà suscité un grand intérêt. En fait, la salle de 300 places est déjà comble et des participants additionnels se joindront au dialogue par webdiffusion.
Nous sommes particulièrement emballés du fait qu’environ un tiers des participants sont des étudiants en médecine, des résidents en médecine de famille et autres spécialités, des étudiants à la maîtrise et au doctorat ainsi que des postdoctorants. Nos futurs praticiens, professionnels et universitaires reconnaissent qu’ils ou elles ont entre les mains un véritable enjeu à la construction de leur avenir.
Vous pourrez aussi vous joindre à la discussion du 6 mai en nous suivant sur Twitter @McGillFammed ou #McGillFamSymp, ou en visitant notre site internet (…), où nous publierons un résumé des événements et le contenu des documents.
Il est tout à fait opportun que le Département de médecine de famille de McGill fête ses 40 ans cette année. Durant ces quatre dernières décennies, le Département de médecine de famille est passé du plus petit département académique de la Faculté de médecine de McGill au plus grand. À chaque année, nous formons 200 résidents venant de 6 centres de médecine de famille universitaires à travers la province (ces centres sont basés à Montréal, Gatineau, Chateauguay et Val D’Or), traitant diverses communautés et populations de patients avec un total de plus de100 000 patients inscrits. Nos programmes de recherche et d’études aux cycles supérieurs reflètent également cet engagement d’améliorer la santé de la population et le système de santé è l’aide d’une approche centrée sur la communauté et les patients. Nous sommes très enthousiastes de marquer cet événement avec un exercice qui illustre bien ce que représente vraiment la médecine de famille: réfléchir sur des démarches qui nous amènent des pratiques fondées sur des données probantes à la création de politiques et vice-versa, afin de concevoir notre futur conjointement.
Howard Bergman MD
Directeur et Professeur, Département de médecine de famille, Université McGill
Le 4 mai 2016