Les patients âgés suivis dans un groupe de médecine de famille, où la prestation des soins de première ligne s’effectue en équipe interdisciplinaire, présentent des taux semblables de réadmission à l’hôpital et des taux moindres de visite à l’urgence et de décès à la suite d’un congé de l’hôpital que les patients suivis dans des cliniques traditionnelles fondées sur le paiement à l’acte, selon une étude réalisée au Québec et publiée dans le JAMC (Journal de l’Association médicale canadienne).
« Notre étude démontre que le récent modèle de prestation en équipe des soins de première ligne au Québec est associé à de meilleurs résultats cliniques après la sortie de l’hôpital chez les patients âgés ou atteints de maladies chroniques », écrit Bruno Riverin, Ph. D., du Département d’épidémiologie, biostatistique et santé au travail de l’Université McGill, à Montréal (Québec), de concert avec ses coauteurs.
Les réadmissions à l’hôpital coûtent 1,8 milliard de dollars (excluant les honoraires des médecins) par année au système de santé canadien, et les patients âgés et atteints de maladies chroniques courent un risque accru de complications dans les semaines suivant leur congé.
L’étude d’envergure inclut des données sur les admissions de 312 377 patients âgés ou atteints de maladies chroniques dans les hôpitaux du Québec entre novembre 2002 et janvier 2009 (620 656 admissions). Les chercheurs ont déterminé que, toutes causes d’hospitalisation confondues, environ 1 de ces patients sur 4 était retourné à l’hôpital pour une réadmission ou une visite à l’urgence dans les 30 jours suivant son congé.
« Le risque de visite à l’urgence non associée à une réadmission dans les 30 jours suivant le congé était inférieur de 5 % chez les patients inscrits dans un groupe de médecine de famille, et le taux de décès dans la période suivant immédiatement le congé de l’hôpital était significativement inférieur chez ces patients que chez ceux qui étaient suivis dans des cliniques traditionnelles de soins de première ligne », signalent les auteurs.
Les chercheurs avancent l’hypothèse que les professionnels de la santé dans les groupes de médecine de famille sont en mesure de mieux coordonner les soins pour les patients les plus malades, ce qui contribue à réduire les taux de réadmission et de décès.
L’étude a été menée par des chercheurs de l’Université McGill, de l’Hôpital de Montréal pour enfants, du Centre universitaire de santé McGill, de la Direction de la santé publique du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal et de l’Université de Pittsburgh, en Pennsylvanie.