Une nouvelle approche pour évaluer le développement précoce et les futures thérapies de la maladie

Une toute nouvelle étude, publiée dans la prestigieuse revue Nature Communications, indique que l’évaluation de la mémoire spatiale et le fonctionnement de neurones spécifiques appelés cellules de grille pourrait être une nouvelle piste pour mieux surveiller l’évolution de la maladie d’Alzheimer au début de son développement.

L’article, « Disruption of the grid cell network in a mouse model of early Alzheimer’s disease » vient d’être publié par l’équipe de Mark Brandon, Ph. D., et met en vedette le travail mené par le premier auteur Johnson Ying. Ils démontrent une perturbation du réseau de cellules de grille lors des premiers stades de développement de la maladie d’Alzheimer. Ce réseau de neurones, qui se trouvent dans le cortex entorhinal médian, joue un rôle important pour les capacités de mémorisation spatiale. Les cellules de grille se déchargent lorsqu’un individu se trouve dans un endroit où il est déjà allé, à la manière d’un système de GPS interne.

L’équipe de recherche a observé des perturbations de ce réseau de neurones avant le développement de plaques d’amyloïde, l’étape reconnue comme étant un des marqueurs précoces de la maladie d’Alzheimer. Pour ce faire, l’équipe de chercheurs a eu recours à un modèle animal de la maladie d’Alzheimer basé sur des souris modifiées génétiquement. Ces souris expriment l’amyloïde beta, la protéine qui est retrouvée dans le cerveau des personnes ayant la maladie d’Alzheimer. Des problèmes d’orientation spatiale sont souvent rapportés comme symptômes de la maladie d’Alzheimer, qui ont fréquemment de la difficulté à se repérer dans l’espace – même dans des contextes qui leur sont familiers. En étudiant le fonctionnement des cellules du cerveau de ces souris, les chercheurs ont identifié que les souris ayant des déficits plus prononcés au niveau de l’activité des cellules de grille avaient également les plus grandes difficultés à se repérer dans l’espace.

Cette découverte apporte un nouvel éclairage sur les mécanismes de développement de cette maladie et comment elle affecte notamment la mémoire spatiale et les capacités d’orientation. Elle apporte aussi une nouvelle piste pour évaluer le développement de la maladie avant l’apparition des marqueurs biologiques traditionnellement utilisés pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer.

La maladie d’Alzheimer ou des formes de démences associées touche actuellement plus de 44 millions de personnes dans le monde. C’est une maladie pour laquelle il n’existe aucun remède. La recherche se concentre ces dernières années sur la détection précoce de la maladie pour limiter les conséquences et améliorer la qualité de vie des malades. Cette découverte identifie un type de neurone spécifique impliqué dans les toutes premières étapes de la maladie et qui pourrait être responsable des problèmes d’orientation souvent observés chez les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer, offrant ainsi une nouvelle piste pour mettre au point un système d’évaluation du développement de la maladie.

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