Des chercheurs de McGill affinent leur compréhension des complications métaboliques liées à la grossesse
Doctor examining a pregnant woman

Source : Salle de Presse McGill

Des chercheurs de l’Université McGill ont récemment découvert que le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) était un facteur de risque indépendant de diabète et d’hypertension gestationnels. Cette maladie – à l’origine de nombreux problèmes de procréation, dont l’infertilité – touche une femme en âge de procréer sur dix.

Des liens avaient déjà été établis entre le SOPK et d’autres difficultés périnatales, notamment la résistance à l’insuline. Toutefois, la corrélation entre ce syndrome et les complications néonatales reste mal comprise.

« Nous avons découvert que le SOPK était un facteur de risque de morbidité pendant la grossesse », explique le Dr Michael Dahan, professeur adjoint au Département d’obstétrique et de gynécologie de McGill et auteur principal de l’article. « Nous pouvons maintenant déterminer avec précision le risque relatif que le processus pathologique lui-même fait peser sur la grossesse en recherchant des affections sous-jacentes, ce que les chercheurs n’avaient pas réussi à faire jusqu’à présent. »

Des données sur plus de neuf millions de grossesses

En explorant la base de données Nationwide Inpatient Sample du Healthcare Cost and Utilization Project, qui regroupe des renseignements sur plus de neuf millions de grossesses et de naissances, les chercheurs de McGill ont pu établir des liens entre les femmes enceintes atteintes du SOPK et la prévalence de l’hypertension gestationnelle, d’une maladie thyroïdienne, de l’obésité et du diabète prégestationnel et gestationnel.

Les chercheurs ont également découvert que les femmes enceintes atteintes du SOPK étaient plus susceptibles d’avoir eu recours à des traitements de FIV et de donner naissance à un enfant présentant une anomalie congénitale que les femmes enceintes exemptes de ce syndrome.

« Le SOPK est la maladie hormonale la plus fréquente chez les femmes en âge de procréer, précise le Dr Dahan. Il ne faut pas négliger le risque associé aux maladies concomitantes souvent présentes chez les femmes atteintes du SOPK, puisque tout cela s’additionne et multiplie notablement les risques de complications en cas de grossesse. »

Nous nous pencherons maintenant sur la possibilité de réduire les risques associés à la grossesse et à l’accouchement par certaines interventions visant le SOPK.

L’étude

L’article « Polycystic ovary syndrome as an independent risk factor for gestational diabetes and hypertensive disorders of pregnancy: a population-based study on 9.1 million pregnancies », par Michael Dahan et coll., a été publié dans Human Reproduction.

 

 

Le 6 octobre 2020