Le Pr Jonathan Kimmelman, professeur agrégé à l’Unité d’éthique biomédicale au Département d’études sociales de la médecine de la Faculté de médecine de l’Université McGill, siège à ce prestigieux comité de l’Institute of Medicine (IOM) depuis janvier 2015. Il est le seul Canadien à y avoir été désigné.
Le comité, qui se réunit cinq fois durant l’étude, s’intéresse aux considérations de politique éthique et sociale qui touchent les nouvelles techniques de prévention des maladies dues à des mutations de l’ADN mitochondrial. Ces techniques serviraient à prévenir la transmission de la maladie mitochondriale aux enfants de mères touchées, en combinant l’ADN d’un embryon issu de deux parents avec l’ovule d’une donneuse. La FDA a demandé à l’IOM de présenter un rapport consensuel sur les questions de politique d’ordre éthique et social liées à la modification génétique d’ovules et de zygotes dans le but de prévenir la transmission de la maladie mitochondriale.
« Du fait que l’ovule donné fournirait les mitochondries et que les mitochondries ont leur propre ADN, on dit souvent que les enfants nés grâce à la thérapie de remplacement mitochondrial auraient “trois parents génétiques”, précise le Pr Kimmelman. Selon de nombreux avis, le problème se révèle d’autant plus délicat qu’il s’agirait de la première fois que la médecine modifie génétiquement des embryons humains – et que les risques en découlant toucheraient non seulement la progéniture, mais éventuellement toute la descendance de celle-ci. »
Bien que le Royaume-Uni ait récemment défini une politique à ce sujet, les techniques sont actuellement illégales au Canada et ne sont pas encore approuvées aux É.-U.
L’IOM est l’un des conseils consultatifs en matière de politique les plus influents aux É.-U. La sélection du Pr Kimmelman au comité réside sur son expertise dans trois domaines : l’éthique des premiers essais sur des sujets humains, le transfert génétique ou la thérapie génique, et la politique à l’égard de la recherche sur les embryons.
Les conclusions du comité devraient être rendues publiques dans un rapport d’ici la fin de l’année.