Le Pr Eduardo Franco, professeur James McGill et directeur du Département d’oncologie Gerald Bronfman de la Faculté de médecine de l’Université McGill, a été nommé lauréat 2017 du prix commémoratif Dr Chew Wei en recherche sur le cancer remis par l’Université de la Colombie-Britannique (UBC).

Le prix est nommé en l’honneur d’un obstétricien-gynécologue originaire de Hong Kong qui a pris sa retraite à Vancouver en 1988. Le Dr Chew s’est ensuite consacré à tenter d’améliorer les résultats cliniques pour les personnes atteintes de cancer. Après son décès, en 2009, sa famille et ses amis ont voulu poursuivre ses efforts en donnant 4,5 millions de dollars à la Faculté de médecine de la UBC en vue de créer un prix de recherche sur le cancer et une chaire professorale en gynéco-oncologie. Accompagné d’une bourse de 50 000 $, le prix est l’un des mieux dotés dans le milieu universitaire canadien.

Au cours de son illustre carrière, le Pr Franco a élucidé la transmission du virus du papillome humain (VPH) et son rôle dans le cancer du col de l’utérus. Ses travaux en épidémiologie moléculaire ont pavé la voie à la transition qui s’effectue actuellement dans le dépistage de ce type de cancer, passant du test Pap, vieux de 70 ans, à des tests moléculaires permettant de dépister plus précisément les infections au VPH, ainsi qu’à l’adoption généralisée de la vaccination anti-VPH. Ces réalisations découlent notamment du scepticisme du Pr Franco, il y a 30 ans, devant l’idée reçue qui voulait que le cancer du col de l’utérus soit causé par le virus de l’herpès. Les données qu’il a rassemblées avec ténacité ont finalement fait changer d’avis le milieu médical et conduit à la mise au point d’un vaccin. Ses études sur les méthodes épidémiologiques d’évaluation du dépistage du cancer, l’incidence des erreurs de mesure en épidémiologie, et les facteurs sociaux et cliniques qui influencent la survie des patients ont exercé une influence dans le monde entier. Son idée novatrice de prendre en compte le biais de vérification dans les études sur le dépistage s’est imposée comme pratique standard, exigée désormais par la Food and Drug Administration des États-Unis.

Le Pr Franco a formé plus d’une centaine d’étudiants aux cycles supérieurs et postdoctorants, et près d’une trentaine de stagiaires de premier cycle. Il a donné quelque 650 communications comme conférencier ou président de séance et a publié plus de 450 articles scientifiques et 58 chapitres de livres. Il a édité deux ouvrages sur l’épidémiologie et la prévention du cancer, et coédité 10 numéros spéciaux de revues scientifiques. Il est rédacteur en chef de Preventive Medicine et rédacteur fondateur de Preventive Medicine Reports, en plus de siéger aux comités de rédaction de diverses revues, dont Epidemiology, International Journal of Cancer et PLoS-Medicine. Il a agi comme conseiller à deux reprises auprès du groupe consultatif sur le cancer du président des États-Unis et a été élu représentant des épidémiologistes nord-américains au sein du conseil de l’International Epidemiological Association.

« Son ouverture d’esprit et son sens aigu de l’intégrité en science constituent un exemple pour ses collègues », écrit Gina Ogilvie, professeure à l’École de santé des populations et de santé mondiale, dans sa lettre de mise en candidature du Pr Franco. « Il a analysé ses propres méthodes et résultats de façon critique et a demandé à des collègues d’explorer ses propres résultats en profondeur. Comme mentor, il est un modèle d’intégrité pour ses étudiants, adoptant des principes rigoureux de recherche et d’investigation. »

Le Pr Franco a été choisi comme lauréat par un groupe international d’experts ainsi qu’un comité de la UBC présidé par Robert McMaster, vice-doyen à la recherche, et Deborah Money, vice-doyenne exécutive.

Félicitations Pr Franco!

Source : Service des communications de la UBC

Le 1 septembre 2017