Par Stephanie Malley, Goodman Cancer Research Centre

Une récente étude publiée dans Genes & Development met en valeur les travaux de Vincent Giguère et d’Étienne Audet-Walsh du Centre de recherche sur le cancer Goodman, réalisés en collaboration avec une équipe dirigée par la professeure Simone Chevalier du Centre universitaire de santé McGill. Ils ont réussi à identifier une signature génétique dépendant de la mTOR qui pourrait aider à prédire la récidive du cancer de la prostate. Il était auparavant acquis que la protéine mTOR, qui est liée à l’ADN dans le noyau des cellules du cancer de la prostate, se trouvait dans d’autres compartiments cellulaires, mais rarement dans le noyau. Les travaux de MM. Giguère et Audet-Walsh ont permis non seulement de découvrir la présence de la mTOR dans le noyau des cellules cancéreuses de la prostate, mais aussi l’existence d’une corrélation marquée entre le contenu en mTOR du noyau et la virulence du cancer. Il y a peu de signes de mTOR dans le noyau de cellules prostatiques saines, mais sa localisation par rapport au noyau augmente considérablement à mesure que le cancer progresse vers une issue défavorable. Plus le cancer est agressif, plus grandes sont la concentration et l’activité de la mTOR dans le noyau.

Leurs travaux montrent aussi de quelle façon le récepteur d’androgènes, facteur majeur du cancer de la prostate, travaille avec la mTOR dans le noyau pour exercer son action oncogène sur les cellules cancéreuses de la prostate. La présence de la mTOR permet à ces dernières de reprogrammer leur métabolisme afin de soutenir leur croissance et leur prolifération rapides.

La revue a désigné les résultats de MM. Giguère et Audet-Walsh, publiés au début d’août, Choix de la rédaction.

Les chercheurs s’intéresseront maintenant à la mise au point d’approches thérapeutiques qui bloquent à dessein l’activité de la mTOR dans le noyau, afin de minimiser les effets dommageables sur les cellules saines.

 

Le 14 août 2017