L’Institut et hôpital neurologiques de Montréal mène depuis nombre d’années des études grâce auxquelles on comprend mieux la maladie de Parkinson (MP). Quelque 100 000 Canadiens sont atteints de cette maladie des motoneurones en général associée à la vieillesse, mais qui peut se manifester à la trentaine ou à la quarantaine. Les symptômes caractéristiques comprennent le tremblement, la rigidité et une démarche anormale, des troubles de l’humeur et du sommeil, et une dégénérescence des fonctions cognitives.
Voici un résumé de l’actualité en MP au Neuro et une description de ses spécialistes de la MP :
Un chercheur du Neuro contribue à déterminer de nouveaux critères pour établir un diagnostic précoce
Un groupe international de chercheurs formé par l’International Parkinson and Movement Disorder Society a proposé de nouveaux critères pour déterminer l’apparition de la MP. À la lumière des plus récentes données et connaissances issues de la recherche du monde entier, les chercheurs ont dégagé ce qu’ils considèrent comme les critères diagnostiques les plus complets concernant la MP. Les critères serviront de référence pour une approche systématique au diagnostic de la MP.
Jusqu’à présent, il n’existait pas d’examen objectif pour la MP et seul un spécialiste en troubles du mouvement pouvait poser un diagnostic après l’examen neurologique d’un patient et l’analyse de ses antécédents médicaux.
« Les nouveaux critères permettront à un plus grand nombre de cliniciens non spécialistes de la MP de poser un diagnostic précis pour les patients », indique le Dr Ron Postuma, coprésident du groupe de la Movement Disorder Society, et également chercheur en neurosciences à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill et au Neuro, ainsi que professeur agrégé au Département de neurologie et neurochirurgie de l’Université McGill.
Les résultats de l’étude du groupe ont paru dans la revue Movement Disorders.
Le Neuro crée une carte de progression de la MP
Une équipe du Neuro a conçu une « carte » générique qui montre la progression de la MP dans le cerveau. Les chercheurs ont comparé les données d’IRM et cliniques de 230 personnes qui en sont aux premiers stades de la MP à des données concernant des sujets sains du même âge. La comparaison a fait ressortir les régions du cerveau atteintes d’atrophie précoce. Par le passé, les études étaient peu concluantes, car elles reposaient sur des populations trop restreintes, précise le Dr Alain Dagher, neurologue au Neuro et auteur principal de l’étude parue dans eLIFE Journal.
« L’évolution de l’atrophie est compatible avec un processus pathologique qui progresse par les réseaux du cerveau. Ce processus n’a jamais été montré chez des sujets humains. Cela corroborerait l’hypothèse voulant que la MP soit causée par un “agent toxique” qui se propage de cellule cérébrale en cellule cérébrale », dit-il.
L’agent toxique pourrait être une protéine qui peut circuler dans les voies neuronales, se reproduire et infecter des cellules voisines. Comprendre ce processus permettrait de mettre au point des médicaments pour cibler la protéine coupable afin de ralentir sa progression ou y mettre un terme.
L’étude du Neuro a eu recours à des résultats d’imagerie et à des données accessibles par la PPMI (Parkinson’s Progression Markers Initiative). Cette initiative est menée par un réseau mondial d’établissements de soins cliniques pour identifier des marqueurs de la progression de la MP. Consulter www.ppmi-info.org
Les patients atteints de MP qui ont pris part à l’étude du Neuro seront suivis annuellement pour voir comment et où se développe le parkinson.
Le Dr Edward Fon nommé directeur du Réseau Parkinson Québec
Favoriser les collaborations entre chercheurs, cliniciens et patients figure parmi les objectifs du nouveau directeur du Réseau Parkinson Québec, le Dr Edward Fon, un éminent clinicien chercheur au Neuro. Très favorable au partage de données et à la « science ouverte », il recommande vivement aux patients et à ceux qui les soignent de participer activement au processus de recherche. Ils seront ainsi plus au courant des derniers travaux et comprendront mieux la MP et son traitement.
Le Réseau Parkinson Québec met en contact des chercheurs, des cliniciens et des patients. Il constitue des bases de données sur les patients, sur de l’information concernant le sommeil, des aspects neuropsychologiques, la neuroimagerie et les soins cliniques, ainsi que sur une biobanque.
À la fine pointe de la recherche sur la maladie de Parkinson
Au fil des ans, le Neuro et l’Institut de recherche du CUSM ont acquis une expertise sur la maladie de Parkinson. À l’heure actuelle, une quinzaine de chercheurs qui œuvrent dans tous les domaines, de la science fondamentale à l’épidémiologie, s’intéressent à divers aspects de la maladie, comme la dégénérescence neuronale, la génétique et des caractéristiques qui limitent la qualité de vie, telles que les troubles de l’humeur, le manque de motivation et les troubles cognitifs. D’autres se penchent sur le dépistage et le traitement des symptômes non moteurs ou sur la stimulation du cerveau afin de soulager les sensations de tremblements et la rigidité. Chaque année, environ 900 patients sont vus à la clinique des troubles du mouvement, qui exerce ses activités dans deux établissements du CUSM, l’Hôpital général de Montréal et le Neuro.
Un nouveau partenariat entre le Neuro et la Chine
Une délégation chinoise de haut niveau a visité le Neuro en février à la suite de la signature d’un partenariat de formation entre le Neuro et le Second People’s Hospital de Shenzhen. Le nouvel accord porte principalement sur les troubles du mouvement, comme la maladie de Parkinson, et l’épilepsie. Le Dr Bernard Brais et le Pr Alan Evans ont accompagné les délégués, notamment Mme Yi Huan Wu, adjointe au maire du gouvernement municipal de Shenzhen, Mme Jie Xie, directrice des Affaires étrangères municipales de Shenzhen et du Bureau de l’administration, ainsi que M. Liang Cai, consul, et Mme Xiao Yin Shi, vice-consule générale au Consulat général de la République populaire de Chine à Montréal.
Chercheurs spécialistes de la maladie de Parkinson au Neuro:
Le Dr Edward Fon est un neurologue, le directeur scientifique de l’INM et le directeur du Réseau Parkinson Québec du FRSQ. Ses activités cliniques et ses travaux de recherche portent sur la maladie de Parkinson. Il étudie les événements moléculaires menant à la dégénérescence neuronale associée au parkinson et s’intéresse en particulier à la fonction et à la biologie cellulaire des gènes de cette maladie.
La Dre Anne-Louise Lafontaine est une neurologue et la directrice de la Clinique interdisciplinaire des troubles du mouvement du Neuro. Elle a contribué à la mise en place d’une clinique à accès rapide qui met les patients atteints de la maladie de Parkinson en contact avec le personnel infirmier et les médecins dans les plus brefs délais. Elle s’investit aussi dans les essais de recherche clinique sur la maladie de Parkinson.
La Dre Lesley Fellows est une neurologue qui étudie des comportements humains complexes au moyen de techniques conçues pour les neurosciences cognitives. Ses travaux concernant les effets de la maladie de Parkinson sur le comportement, l’apprentissage et le champ de l’attention cherchent à déterminer si de tels changements sont attribuables à la maladie ou aux médicaments. Avec ses collègues de la Clinique de la maladie de Parkinson, elle se penche sur l’évaluation de l’humeur, de la motivation et de la cognition, afin de cibler des aspects qui altèrent la qualité de vie de personnes atteintes de la maladie de Parkinson. En mars 2016, la Dre Fellows a été nommée au nouveau poste de vice-doyenne adjointe, Affaires universitaires de la Faculté de médecine de l’Université McGill.
Le Dr Alain Dagher est un neurologue qui a recours à des techniques d’imagerie cérébrale fonctionnelle pour comprendre comment la maladie de Parkinson affecte la réflexion et l’émotion. Ses travaux pourraient améliorer la compréhension et le traitement de problèmes cognitifs et de l’humeur qui touchent les parkinsoniens.
Louis Collins, Ph. D. est un spécialiste de l’imagerie cérébrale qui utilise des techniques de traitement des images non effractives pour identifier des structures du cerveau. Le fruit de ses travaux est essentiel dans la planification et le traitement neurochirurgical assisté par imagerie médicale de la maladie de Parkinson. Les données permettent aux chirurgiens de mieux implanter des électrodes en vue de la stimulation profonde de zones particulières du cerveau pour arrêter les symptômes de la maladie de Parkinson.
Le Dr Ron Postuma est un neurologue qui étudie les troubles du sommeil et d’autres manifestations non motrices de la maladie de Parkinson. Il cherche comment prédire l’apparition de la maladie de Parkinson, en étudiant des patients atteints de trouble du comportement en sommeil paradoxal. Ses travaux pourraient améliorer le dépistage et le traitement de problèmes non moteurs, comme la somnolence et l’insomnie. Il étudie aussi la thérapie par la danse chez des sujets parkinsoniens. Le Dr Postuma préside le conseil consultatif scientifique de Parkinson Canada.
Le Dr Abbas Sadikot est un neurochirurgien spécialiste de l’implantation chirurgicale d’électrodes de stimulation profonde du cerveau (SPC) chez des patients parkinsoniens. Le minuscule stimulateur émet des impulsions électriques pour soulager les tremblements et la rigidité causés par la MP.
Le 7 avril 2016