
Des travaux de recherche mettent en lumière le potentiel d’amélioration de la fonction cognitive et des symptômes chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson grâce au traitement de l’apnée obstructive du sommeil par la thérapie PEP
Une étude novatrice, dirigée par des chercheuses et par des chercheurs de L’Institut, apporte de nouveaux éléments de preuve selon lesquels le traitement de l’apnée du sommeil par la thérapie par pression expiratoire positive (PEP) peut améliorer la fonction cognitive chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Les résultats de cette étude, publiés dans le journal SLEEP, portent à croire que le traitement de l’apnée obstructive du sommeil par la thérapie PEP pourrait jouer un rôle dans la gestion des manifestations de la neurodégénérescence et qu’il pourrait même avoir un effet neuroprotecteur.
« La maladie de Parkinson est une maladie évolutive pour laquelle il n’existe actuellement aucun traitement permettant de freiner ou de ralentir le déclin cognitif, a déclaré Marta Kaminska, M.D., scientifique effectuant de la recherche à L’Institut et auteure principale de l’étude. Nos résultats laissent entendre que le dépistage et le traitement de l’apnée du sommeil chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson pourraient constituer une stratégie importante dans la gestion de cette affection. »
Réalisation de l’essai clinique le plus long du genre
L’étude, connue sous le nom d’essai clinique COPE-PAP, est un essai contrôlé randomisé — le plus long du genre à se pencher sur une maladie neurodégénérative. Effectués en collaboration avec la Clinique des troubles du mouvement, à L’Institut-hôpital neurologique de Montréal et au Département de neurologie de l’Hôpital général juif, les travaux de recherche ont eu recours aux installations du laboratoire du sommeil du Centre de médecine innovatrice (CMI) de L’Institut.
L’essai clinique susmentionné visait à déterminer si la thérapie PEP, couramment utilisée pour traiter l’apnée du sommeil, pourrait atténuer le déclin cognitif chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Les chercheuses et les chercheurs ont conclu que la fonction cognitive des participantes et des participants qui avaient adopté la thérapie PEP s’était améliorée par rapport à celle des autres qui n’avaient pas suivi ce traitement. De plus, des bénéfices ont été observés quant à d’autres symptômes typiquement associés à la maladie de Parkinson, mettant davantage en lumière les retombées potentielles de la thérapie PEP au sein de cette population.
« Bien que toutes les personnes atteintes de la maladie de Parkinson ne puissent pas avoir recours à la thérapie PEP, notre étude démontre qu’une proportion importante de cette population va adopter ce traitement et va en retirer des bénéfices, a commenté la Dre Kaminska. Nos conclusions laissent entendre que la thérapie par pression expiratoire positive pourrait avoir un effet neuroprotecteur chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson et touchées par l’apnée obstructive du sommeil. »
Potentiel de modifier la pratique clinique
La maladie de Parkinson est un trouble neurodégénératif évolutif qui a une incidence sur les mouvements, la cognition et la qualité de vie générale. Malgré l’existence de divers traitements destinés à gérer les symptômes des troubles moteurs, il n’existe actuellement aucune intervention ayant fait ses preuves permettant de ralentir ou de prévenir le déclin cognitif. Les résultats de notre étude pourraient influer sur la pratique clinique en encourageant les neurologues à évaluer et à traiter l’apnée du sommeil chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson dans le cadre d’une stratégie de gestion plus large de la maladie.
« Malgré les défis qu’a posés le recrutement en raison de la pandémie de COVID-19, le fait que nous ayons réalisé avec succès l’étude consacrée à la thérapie PEP pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson marque une étape importante dans la compréhension du rôle des troubles neurologiques et neurocognitifs; toutefois, il faudra procéder à d’autres essais cliniques pour confirmer les bénéfices de la thérapie PEP chez d’autres populations de patientes et de patients. »
À propos de la publication
Annie C. Lajoie, Anne-Louise Lafontaine, R. John Kimoff, Andrea Benedetti, Ann R. Robinson, Marie Létourneau, Joelle Crane, Amanda Scanga, Francine Noel, Marta Kaminska, Cognition and obstructive sleep apnea in Parkinson’s disease: randomized controlled trial of positive airway pressure (COPE-PAP trial), Sleep, 2025; zsaf038.
Système DOI: https://doi.org/10.1093/sleep/zsaf038