Les femmes qui présentent une mutation du gène PALB2 ont 35 % de risque de développer un cancer du sein au moment où elles atteignent l’âge de 70 ans, selon les résultats d’une recherche élaborée à l’Institut Lady Davis et publiée dans le New England Journal of Medicine

800px-PALB2_BRCA2Montréal, le 6 août 2014 – Une analyse approfondie effectuée chez des femmes présentant une mutation héréditaire avec perte de fonction dans le gène PALB2 a démontré un risque considérablement élevé de cancer du sein, assez semblable à celui qui avait déjà été observé chez les porteuses de la mutation BRCA2, qui fait partie des formes connues les plus courantes de cancer du sein héréditaire.  La recherche a été menée dans quatorze centres internationaux, y compris à l’Institut Lady Davis (LDI) de l’Hôpital général juif et à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill. Elle a été dirigée par le professeur adjoint à l’Université de Cambridge, le Dr Marc Tischkowitz, qui était, jusqu’à tout récemment, chercheur à l’ILD. Les résultats ont été publiés dans le prestigieux New England Journal of Medicine.

« Trouver des gènes qui augmentent le risque de cancer du sein est une chose, mais l’aspect réellement important consiste à être en mesure de quantifier précisément ce risque. Avec ces travaux, nous pouvons maintenant conseiller beaucoup plus précisément les femmes porteuses de mutations dans ces gènes », a déclaré le Dr William Foulkes, chef du laboratoire de génétique du cancer de l’ILD et directeur du Programme de génétique du cancer de l’Université McGill, l’un des principaux auteurs de l’article.

L’équipe de recherche a analysé le risque de cancer du sein chez 362 membres de 154 familles chez lesquelles la mutation PALB2 a été découverte. Le degré de risque variait en fonction de l’âge, soit en moyenne 35 % au moment où les porteuses de la mutation avaient atteint l’âge de 70 ans. Le risque était nettement plus élevé (58 %) parmi celles ayant des antécédents familiaux de cancer du sein d’apparition précoce. Par rapport à la population générale, le risque de développer un cancer du sein était de huit à neuf fois plus élevé chez les femmes porteuses de la mutation âgées de moins de 40 ans, six à huit fois plus élevé chez celles âgées de 40 et 60 ans et cinq fois plus élevé chez les femmes âgées de plus de 60 ans.

« Si l’on se fie à nos estimations du risque », écrivent les chercheurs, « les femmes présentant des mutations avec perte de fonction dans le gène PALB2 devraient faire l’objet d’études pour déterminer si une surveillance accrue des signes d’apparition du cancer du sein, conformément à celle offerte aux femmes porteuses des mutations dans le gène BRCA2, pourrait avoir une incidence sur les résultats. Les interventions chirurgicales qui permettent de réduire les risques pourraient aussi être évaluées. »

Le développement des techniques de séquençage de la prochaine génération a révolutionné notre capacité d’effectuer des analyses multigéniques qui permettent un profilage génétique assez peu onéreux et rapide pour identifier des mutations. Toutefois, même en ce qui concerne les gènes connus pour prédisposer au cancer du sein, les données concernant le risque absolu demeurent incomplètes. Des études chez des sujets provenant de nombreux pays démontrent qu’on retrouve la mutation avec perte de fonction PALB2 chez 0,6 % à 3,9 % des familles ayant des antécédents de cancer du sein, selon la population étudiée. Selon les conclusions présentées dans cet article, le risque de cancer du sein chez les porteuses de cette mutation particulière serait considéré élevé.

L’article, intitulé : « Breast-Cancer Risk in Families with Mutations in PALB2 » (Le risque de cancer du sein chez des familles porteuses de mutations dans le gène PALB2), par Antonis Antoniou et coll., est publié en ligne dans leNew England Journal of Medicine, le 7 août 2014.

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.         McGill geneticist uncovers risk of breast cancer gene – The Gazette (en anglais)

·         Scientists identify breast cancer gene variant – The Times (en anglais)

·         Study ties additional gene to increased breast cancer risk – Washington Post (en anglais)

·         Study Shows Third Gene as Indicator for Breast Cancer – New York Times (en anglais)

·         Study confirms third gene as strong indicator of breast cancer risk – Boston Globe (en anglais)

·         Study Ties PALB2, A Newly Identified Gene, To Major Breast Cancer Risk – Huffington Post (en anglais)
·         New Breast Cancer Risk Pinpointed for Women With Mutation – Bloomberg (en anglais)
·         Breast Cancer’s BRCA1 And BRCA2 Not The Only Gene Mutations To Worry About: Who Should Care About PALB2 – Medical Daily (en anglais)
·         Another Gene Mutation Increases Breast Cancer Risk – Medscape (en anglais)
·         Sharp Rise in Risk With New Breast Cancer Gene, Scientists Say – HealthDay (en anglais)
·         PALB2 mutation increased lifetime risk of breast cancer – The Oncology Report (en anglais)
·         in-3 Risk of Breast Cancer Found in Women with Rare Mutation – LiveScience.com (en anglais)
·         PALB2 Gene Increases Risk Of Breast Cancer To 1 In 3 By Age 70 – Science 2.0 (en anglais)