Le Centre d’étude de vaccins du Centre universitaire de santé McGill effectue depuis plus de 30 ans des essais cliniques sur les vaccins et de la recherche épidémiologique de qualité supérieure
Établi en banlieue de Montréal, à Pierrefonds, le Centre d’études de vaccins (CEV) du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) vise l’excellence en matière de services de recherche clinique depuis 1991.
Les essais cliniques comme ceux qui sont effectués au CEV sont une source d’espoir pour bon nombre de personnes et offrent la possibilité d’aider les chercheuses et les chercheurs à trouver de meilleurs traitements à l’avenir. L’équipe médicale du CEV est formée de cliniciens du CUSM et de l’Hôpital de Montréal pour enfants spécialistes des maladies infectieuses. Les infirmières et les infirmiers ainsi que les autres spécialistes de la recherche en santé concentrent leurs efforts sur le travail effectué avec ces scientifiques et avec la population, afin de faire avancer les connaissances médicales et de faire progresser les soins destinés aux patients.
Le CEV participe à trois types d’études. Il collabore entre autres avec des sociétés pharmaceutiques qui évaluent de nouveaux produits, des modes d’action et des traitements.
« Les études cliniques jouent un rôle essentiel dans le processus de commercialisation d’un nouveau produit, explique Jesse Papenburg, M.D., codirecteur du Centre d’étude de vaccins et scientifique au sein du Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale à l’Institut de Recherche du Centre Universitaire de Santé McGill (IR-CUSM). Certaines de ces études se soldent par des améliorations importantes dans le domaine des soins de santé. Elles peuvent potentiellement transformer notre pratique de la médecine et contribuer à la prévention des maladies courantes. »
Le CEV participe également à des études financées par des organismes gouvernementaux comme les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et le Réseau canadien de recherche sur l’immunisation.
« Le financement provenant d’organismes gouvernementaux nous aide à mettre au point des vaccins pour la population canadienne, poursuit Jesse Papenburg. C’est important – non pas parce que les Canadiens sont fondamentalement différents des autres, mais parce qu’il arrive parfois que les questions qui se posent pendant ces études sont pertinentes quant au système de santé et quant aux programmes canadiens de vaccination. L’IR-CUSM et le Centre d’étude de vaccins contribuent de manière importante à ce type d’étude et aux essais randomisés qui s’ensuivent. »
Le CEV effectue aussi des études non cliniques. Ces études observationnelles ont généralement un lien avec des maladies que la vaccination peut prévenir; elles se concentrent sur des sous-groupes particuliers de la population, par opposition à la population dans son ensemble. Par exemple, le CEV s’est penché sur la vaccination contre la COVID-19 destinée aux personnes atteintes de certains troubles rhumatologiques.
Services offerts au CEV
L’équipe du CEV acquiert des connaissances et développe depuis plus de 30 ans un savoir-faire dans les domaines du recrutement de patients, des études sur les vaccins et de la recherche épidémiologique. Elle a effectué des recherches visant la prévention de la maladie de Lyme chez les enfants, de même que la prévention de l’infection à E. coli chez les adultes plus âgés. Pendant la pandémie de COVID-19, le CEV a rapidement pu contribuer à la compréhension des options émergentes en matière de vaccins, afin de lutter contre le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2, aussi connu sous le nom de SARS-CoV-2. Une étude sur les effets à long terme de la COVID-19 sur les travailleuses et les travailleurs de la santé infectés par ce virus est encore en cours.
Ses trente ans d’activité ont aidé le CEV à développer une imposante base de données renfermant les coordonnées de personnes intéressées à participer à des projets de recherche clinique. Cette situation facilite grandement le recrutement et la fidélisation des participantes et des participants, deux aspects cruciaux du succès d’un essai clinique.
« Nous avons recours à de nombreuses méthodes différentes pour gérer le recrutement, qui constitue également un élément important du succès d’une étude, commente Deirdre McCormack, directrice de la recherche clinique au CEV. Après plus de 30 ans d’existence, nous disposons d’un immense réseau! »
Diverses raisons incitent les gens à prendre part à des essais cliniques sur les vaccins. Les volontaires sains affirment participer afin d’aider les autres et de contribuer à l’avancement de la science. Quant à eux, les participantes et les participants atteints d’une maladie prennent aussi part aux essais cliniques pour le même motif, tout en ayant la possibilité de recevoir des vaccins résultant des toutes dernières avancées médicales et en ayant accès à des ressources additionnelles.
La fidélisation constitue aussi un autre aspect crucial des essais cliniques. Certaines études peuvent s’échelonner sur des années; toutefois, les participantes et les participants peuvent se retirer des études auxquelles ils sont inscrits. Le CEV reconnaît que l’approche holistique et personnalisée de son équipe contribue de manière constante aux taux de fidélisation très élevés. Les infirmières et infirmiers de recherche ont tous des antécédents professionnels dans le domaine des soins primaires; ils comprennent l’importance de susciter l’engagement réel des participantes et des participants, de discuter des enjeux en cause allant au-delà du protocole de l’étude ainsi que de donner des conseils et d’adresser ces patientes et ces patients à d’autres professionnelles et professionnels au besoin. Le CEV compte en tout temps un infirmier ou une infirmière disponible pour répondre aux questions des participantes et participants.
Le CEV collabore avec le Réseau canadien de recherche sur l’immunisation (RCRI); cet organisme public regroupe des chercheuses et des chercheurs ainsi que des sites de recherche sur les vaccins dans l’ensemble du Canada. Toutes les études du RCRI sont dirigées par des scientifiques et contribuent à l’élaboration des politiques de santé publique. Elles sont aussi prises en compte par le programme canadien de surveillance active IMPACT : (acronyme de Immunization Monitoring Program ACTive) depuis 1993. IMPACT fournit des données à l’Agence de la santé publique du Canada sur les événements indésirables et sur les maladies pouvant être prévenues par un vaccin.
L’histoire d’un centre de recherche au service de la communauté
Le CEV du CUSM a été fondé en 1991, par la Dre Elaine Mills, alors directrice de la Division des maladies infectieuses pédiatriques à l’HME. La cofondatrice Deirdre McCormack travaillait aussi à l’HME à l’époque; elle y était responsable du contrôle des infections. Les deux femmes ont constaté qu’il y avait un besoin manifeste de créer un centre d’étude de vaccins, capable de se pencher à la fois sur les études de l’industrie et sur les études réalisées en milieu universitaire, à une époque où la recherche sur les vaccins était florissante, tant à l’échelle locale qu’à l’échelle internationale.
« Les vaccins ont été introduits au cours des années 1960, et nous nous y sommes tous habitués, car ils fonctionnaient, explique Brian Ward, M.D., qui est actuellement codirecteur du Centre d’étude de vaccins et qui y travaille depuis 1992. Toutefois, nous ne savions pas grand-chose sur les vaccins à l’époque. Nous savions ce que les entreprises nous avaient dit sur la façon de les utiliser et sur ce qui constituait leurs forces et leurs limites. Tant l’industrie, qui avait besoin de plus de sites d’étude de vaccins, que l’Agence de la santé publique du Canada, qui avait besoin de sa propre source de données indépendante, reconnaissaient ce besoin généralisé d’information. »
Très rapidement, les services du CEV ont été en demande. L’équipe avait besoin de locaux plus vastes que ceux qui étaient disponibles à l’HME, qui se trouvait à l’époque sur la rue Tupper. Le déménagement à Pierrefonds en 1992 s’est traduit par davantage d’espace de travail pour l’équipe de chercheuses et de chercheurs, alors que les participantes et les participants aux études de recherche du CEV ont également apprécié que les nouveaux locaux soient plus accessibles aux personnes handicapées, aux poussettes et aux jeunes enfants.
Depuis ce temps, le CEV a effectué plus de 200 études de recherche clinique et a recruté plus de 8 000 participantes et participants pour divers projets de recherche sur les vaccins et de recherche épidémiologique.
« Au Centre d’étude de vaccins, l’une des choses que nous faisons très, très bien est de nous dépasser, conclut Deirdre McCormack. Nos participantes et participants savent que les infirmières et infirmiers, les assistantes et les assistants de recherche ainsi que les médecins du CEV vont très bien prendre soin d’eux. »