Une étudiante en sciences infirmières tire pleinement parti de l’apprentissage expérientiel.

Marrah Nicolas‑Joseph (B. Sc. inf. 2023) a toujours considéré qu’il était important de donner au suivant. Cette conviction a d’ailleurs été déterminante dans son choix d’étudier en sciences infirmières.

« Les infirmières et infirmiers jouent un rôle vital dans le réseau de la santé », explique l’étudiante de troisième année à l’École des sciences infirmières Ingram. « Non seulement ils appuient les autres professionnels, mais ils offrent aussi à leurs patients un contact humain essentiel. »

Pour bien comprendre les besoins des personnes dont on prend soin, il faut parfois sortir de la salle de classe.

Voilà pourquoi, avant d’entreprendre sa carrière d’infirmière, Marrah a cherché à mieux connaître la réalité de ceux et celles qui allaient devenir ses patients.

Souvenirs d’enfance

La Montréalaise dit que son envie de s’orienter vers les sciences infirmières remonte à l’époque où, enfant, elle allait à l’hôpital voir sa mère, elle-même infirmière.

« J’allais la voir au travail pendant sa pause de l’après-midi pour passer du temps avec elle », se rappelle-t-elle. Elle se souvient très bien d’avoir joué avec des stéthoscopes et d’autres petits instruments.

Marrah a été particulièrement émerveillée par la bienveillance de sa mère à l’égard de ses patients. La McGilloise a ensuite compris toute l’importance du rôle des infirmières et des infirmiers, tant dans le domaine médical que dans la société en général.

Un contact privilégié

Au cours des stages de son programme d’apprentissage expérientiel, Marrah a pu interagir de la même façon avec des patients, mais c’est sa participation au programme Ashukin, en 2022, qui aura été l’élément le plus remarquable de sa formation.

Ce programme, dont le nom signifie pont en langue naskapie, a été lancé en 2018 dans le but de favoriser la création de liens authentiques, ainsi que les enseignements mutuels entre les étudiantes et étudiants mcgillois et les communautés autochtones.

Jumelée avec la communauté de Wemotaci, dans la région de la Mauricie, au Québec, l’équipe de Marrah a travaillé auprès des étudiantes et étudiants atikamekw pour promouvoir de saines habitudes de vie.

En collaboration avec l’infirmière de l’école secondaire locale, l’équipe a préparé une présentation sur la nutrition, l’exercice physique et les relations amoureuses. Elle espérait ainsi motiver les étudiants à servir de modèles dans leur communauté.

Dans le cadre de ce programme, Marrah a passé trois jours au sein de la communauté et a pu faire la rencontre de ses membres, dont l’accueil chaleureux l’a profondément touchée. Elle considère que cette expérience a été particulièrement enrichissante.

« Je voulais savoir ce qu’ils pensaient du réseau de la santé pour avoir une meilleure idée de ce que ça prendrait pour améliorer leur expérience. Je voulais essentiellement comprendre leur réalité au quotidien et faire face à mes préjugés. »

De multiples possibilités à l’Université McGill

Animée de ce désir de comprendre le point de vue de ses patients, Marrah a décidé de participer à un projet de recherche concertée à l’été 2021.

Dirigée par Sylvie Lambert, professeure agrégée à l’Université McGill, l’étude avait pour objet l’information sur l’immunothérapie, traitement offert aux personnes atteintes d’un cancer. L’équipe a évalué la qualité des renseignements fournis par des moteurs de recherche connus, de même que leur utilité pour les patients et leurs proches.

L’étudiante reconnaît que sa participation à l’étude, qui s’est ajoutée à une charge de cours complète, a présenté son lot de défis. Cela dit, elle lui a permis de bien saisir les difficultés auxquelles se heurtent les patients qui cherchent à s’informer sur leur maladie et leurs traitements et, surtout, de développer sa pensée critique ainsi qu’une bonne confiance en ses connaissances et en ses aptitudes.

« J’ai compris l’importance de travailler avec rigueur, d’être organisée et d’aborder les situations d’apprentissage par essais et erreurs avec beaucoup d’assurance. »

« J’aime le fait que l’Université McGill offre autant de possibilités de faire de la recherche au premier cycle. C’est quelque chose d’assez rare. »

Les efforts de Marrah n’ont pas été vains : elle a obtenu une bourse de 3 000 $ pour sa participation, et elle verra son nom associé à un article de recherche bien avant de recevoir son diplôme de baccalauréat.

« Cette expérience a été très formatrice pour moi », confirme-t-elle.

Au-delà des attentes

Le choix d’étudier en anglais rend le parcours universitaire de cette jeune francophone d’autant plus impressionnant. Pour une infirmière, il est essentiel de pouvoir communiquer avec les patients avec assurance. Beaucoup de francophones choisissent un cégep ou une université anglophone pour améliorer leurs compétences en anglais.

Pour Marrah, les études à l’Université McGill ont ouvert un monde de possibilités. « J’ai décidé d’étudier en anglais parce qu’il s’agit d’une des langues les plus parlées sur la planète et que j’ai toujours voulu travailler à l’étranger. Un diplôme de McGill, c’est comme un passeport reconnu mondialement. »

Elle se sentait à l’aise de faire ses études en anglais, mais elle fait remarquer qu’une foule de ressources sont offertes aux étudiantes et étudiants francophones de l’Université.

« Il y a des membres du personnel enseignant qui sont bilingues, on peut rédiger les travaux en français et on peut suivre des cours d’anglais pendant la première année », précise-t-elle.

Un avenir prometteur

À l’approche de la remise des diplômes, la finissante est enthousiaste quant à l’avenir. Après avoir peaufiné ses compétences en anglais et acquis une meilleure compréhension de la réalité de ses patients grâce à des programmes communautaires et à la recherche, elle se sent prête pour la prochaine étape.

« L’Université McGill m’a offert toutes sortes de possibilités et des expériences formidables comme étudiante, et je suis très fière de représenter ceux et celles qui m’ont guidée. Je compte poursuivre mes études à la maîtrise à McGill. »

Elle ignore où la vie la mènera, mais une chose est certaine : les infirmières bienveillantes comme Marrah contribuent à créer un avenir meilleur pour la société.