Vidéo : http://youtu.be/kIuXn31RmiM
Il n’y a pas si longtemps, la poliomyélite semait la terreur partout. Les épidémies laissaient des milliers de personnes – le plus souvent des enfants – paralysées ou très handicapées. Ce n’est qu’avec la mise au point du vaccin Salk en 1955 que cette maladie a finalement été maîtrisée. Or, l’héritage de la polio persiste. Un mal invalidant appelé syndrome de post-poliomyélite (SPP) affecte nombre des 50 000 Canadiens touchés par la polio entre 1927 et 1962. Des milliers de Québécois ayant contracté la polio risquent de développer le SPP ou pourraient déjà en souffrir sans le savoir.
« Les symptômes peuvent se manifester jusqu’à 30 ou 40 ans après l’apparition de la maladie initiale », précise Dre Daria Trojan, physiatre qui soigne des patients atteints de polio à l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal, de l’Université McGill et du Centre universitaire de santé McGill. « Les principaux signes précurseurs sont une faiblesse musculaire, une fatigue et des douleurs nouvelles et persistantes. » Le SPP peut aussi causer des problèmes de respiration ou de déglutition. À l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal, les patients atteints de SPP sont diagnostiqués et traités en partenariat avec des centres locaux de réadaptation (p. ex. Centre de Réadaptation Constance-Lethbridge). Le but est de les aider à gérer leurs symptômes et à améliorer leur qualité de vie. La dernière épidémie de polio en Amérique du Nord remontant aux années 1950, la plupart des patients ont la cinquantaine ou la soixantaine. Il existe aussi des patients d’autres groupes d’âge, notamment des immigrants dans la vingtaine ou la trentaine originaires de pays où la polio n’est pas encore éradiquée.
« Nous éduquons les personnes souffrant du SPP, les adressons à des physiothérapeutes ou des ergothérapeutes et leur prescrivons de l’équipement, attelles de jambe, fauteuil roulant ou béquilles », ajoute Dre Trojan. « Nous mettons aussi l’accent sur le soulagement de la douleur, car les personnes souffrant du SPP sont souvent sujettes aux problèmes musculosquelettiques, donc aux douleurs articulaires. Nombre de patients se familiarisent avec la technique du pacing, qui consiste à intercaler régulièrement des périodes de repos dans les périodes d’activité pour mieux gérer la fatigue et la douleur musculaire. »
Le SPP fait l’objet d’une nouvelle vidéo que fait paraître Polio Québec et que présente Christiane Laberge, médecin généraliste et chroniqueuse santé à la télévision et à la radio. Polio Québec est une organisation sans but lucratif qui soutient des personnes ayant eu la polio et les personnes qui les aident en leur offrant des ressources et de l’information.
La vidéo est accessible en français et en anglais (sous-titres) à www.polioquebec.org ou sur YouTube à http://youtu.be/kIuXn31RmiM.