Des médicaments populaires pour traiter le diabète de type 2 ne causent pas le cancer du pancréas
Le réseau canadien national sur l’innocuité des médicaments a effectué l’étude la plus importante jamais menée pour déterminer si les médicaments qui agissent sur les incrétines sont associés à un risque accru de cancer du pancréas. Les chercheurs ont conclu qu’aucun lien n’existait en ce sens.
L’utilisation de médicaments qui agissent sur les incrétines n’est pas associée à un risque accru de cancer du pancréas chez les patients atteints de diabète de type 2, selon une étude publiée dans le dernier numéro du British Medical Journal (BMJ). La recherche a été menée par le Réseau canadien pour les études observationnelles sur les effets des médicaments (RCEOEM) qui a consulté les dossiers médicaux de près d’un million de patients atteints de diabète de type 2.
Les médicaments qui agissent sur les incrétines sont largement utilisés dans le traitement du diabète de type 2, mais des préoccupations ont été soulevées à l’effet que leur utilisation pourrait stimuler les cellules pancréatiques d’une manière qui pourrait entraîner un cancer du pancréas. Toutefois, dans cette étude, la plus importante réalisée jusqu’à maintenant, les chercheurs n’ont trouvé aucun lien entre ces médicaments et le cancer du pancréas.
« Notre étude fournit une certaine assurance que l’utilisation de médicaments agissant sur les incrétines n’est pas associée à un risque accru de cancer du pancréas », a déclaré le premier auteur de l’étude, le Dr Laurent Azoulay de l’Institut Lady Davis de l’Hôpital général juif et professeur agrégé en oncologie à l’Université McGill de Montréal. « Cependant, puisque le cancer du pancréas se développe sur de nombreuses années, il sera nécessaire de réévaluer ce lien à l’avenir. »
Pour effectuer l’étude, les chercheurs du RCEOEM provenant de partout au Canada ont examiné les dossiers de santé de patients du Canada, des États-Unis et du Royaume-Uni. Comme le stipule son mandat, le réseau a la capacité d’analyser une grande quantité de données provenant de patients anonymes pour évaluer les questions relatives à l’innocuité des médicaments de façon plus fiable qu’il serait autrement possible dans le cadre de plus petits essais cliniques ou de plus petites études épidémiologiques.
Selon le Dr Pierre Ernst, auteur principal de cette étude et professeur de médecine à l’Université McGill, ce type d’étude démontre l’importance d’être en mesure d’avoir accès à des données sur la santé recueillies à des fins administratives tout en veillant à ce que les patients ne puissent pas être identifiés.
Le RCEOEM fait partie du Réseau sur l’innocuité et l’efficacité des médicaments (RIEM) qui est financé par Santé Canada et par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC)
Le 22 février 2016