Par Sol Inés Peca
Même si les journées allongent et que le printemps est commencé, nombreux sont ceux qui ont l’impression que l’hiver n’est pas terminé. Les symptômes des troubles affectifs saisonniers s’attardent chaque fois que le temps est couvert, que le matin est frisquet et que survient une averse de neige. Souffrir de troubles affectifs saisonniers, ce n’est toutefois pas uniquement se sentir déprimé.
« Un grand nombre de personnes se sentent légèrement déprimées pendant l’hiver, mais d’autres ont des accès de dépression plus graves en tout temps », a déclaré le docteur Hani Iskandar, chef médical de l’Unité des soins intensifs, Urgence, Unité d’intervention brève et Unité de sismothérapie à l’Institut Douglas. « Ils subissent une basse d’énergie, éprouvent de la difficulté à dormir et une perte d’appétit, d’intérêt et de concentration, au point où ils ont de la difficulté à fonctionner au travail ou à la maison. »
Parmi les autres symptômes des troubles affectifs saisonniers, signalons un sommeil excessif, une fatigue extrême, l’augmentation de l’appétit avec des fringales pour les glucides, l’hyperphagie et le gain de poids. Lors d’épisodes plus graves, les sujets peuvent avoir des pensées suicidaires.
À l’Institut Douglas, le docteur Iskandar, qui est aussi Professeur adjoint, Département de psychiatrie de McGill, dirige une équipe qui traite par la luminothérapie des patients souffrant de troubles affectifs saisonniers. « Des études indiquent que la lumière a un effet biologique sur la chimie (neurotransmetteurs) et les fonctions cérébrales », a déclaré Hani Iskandar. « Elles indiquent également que nombre de patients souffrant de troubles affectifs saisonniers vont mieux grâce à l’exposition à une lumière vive artificielle, appelée luminothérapie ou photothérapie. »
Le docteur Iskandar, dont la vie professionnelle a commencé en 1982, à l’Université McGill, en tant que résident en psychiatrie, est devenu un éminent expert dans le traitement des troubles de l’humeur et de la dépression saisonnière persistante. « J’ai commencé à m’intéresser davantage à la luminothérapie et à son utilisation pour traiter les troubles affectifs après que mon superviseur de résidence m’ait demandé de contribuer à des travaux de recherche sur les variations de la mélatonine pendant les mois hivernaux », se souvient-il. « Parce que la mélatonine est une hormone influencée par la lumière, j’ai commencé à traiter avec par luminothérapie des patients souffrant de troubles affectifs saisonniers. »
L’utilisation de la lumière pour traiter des troubles médicaux n’est pas nouvelle. À l’aube de la médecine occidentale, celui à qui on en attribue la paternité, Hippocrate, était connu pour avoir encouragé l’utilisation de la lumière solaire pour traiter différentes maladies, une pratique connue sous le nom d’héliothérapie. De nos jours, la luminothérapie fait l’objet d’analyses et est utilisée au-delà des cas de troubles affectifs saisonniers, dans le traitement d’une gamme de désordres, notamment la dépression grave, les symptômes du décalage horaire ouest-est, ainsi que les syndromes de retard de phase, de quart de travail et prémenstruel.
Comment, alors, la luminothérapie fonctionne-t-elle? De multiples études se sont penchées sur la luminothérapie par boîtier de lumière fluorescente. Le boîtier lumineux émet une lumière fluorescente brillante, à travers des filtres visant à bloquer les rayons ultraviolets nocifs. On mesure l’intensité lumineuse en lux, une journée nuageuse correspondant à environ 3 000 lux, et une journée ensoleillée à 50 000 lux ou plus. L’intensité lumineuse normale à l’intérieur correspond à moins de 400 lux.
« Habituellement, les patients se procurent un boîtier lumineux et l’utilisent chez eux, avec une dose de 10 000 lux, » ajoute le professeur Iskandar. « Aussi peu que 30 minutes par jour à s’asseoir sous le boîtier lumineux produira une amélioration significative chez 60 à 70 pour cent des patients ».
Le professeur Iskandar recommande que les personnes souffrant de certaines conditions médicales, notamment une maladie de la rétine ou le diabète, ou celles qui prennent certains médicaments subissent un examen de la vue spécifique avant d’envisager la luminothérapie.
Hani Iskandar lui-même utilise le boîtier lumineux de décembre à mars. « Je suis né en Égypte, un pays très ensoleillé », déclare le professeur qui a passé plus de 30 longs hivers au Canada. « Les hivers montréalais sont difficiles, et leurs effets sont amplifiés par le manque de lumière », ajoute-t-il.
Étant donné qu’il reste de la neige au sol et qu’il fait froid, les effets des troubles affectifs saisonniers pourraient se prolonger au-delà du mois de mars. Mais le répit pourrait être moins loin qu’on ne le croit. « L’effet de la luminothérapie résulte non seulement de l’exposition de la peau à la lumière, mais aussi de celle des yeux », explique Hani Iskandar. « On remarque généralement une amélioration dès la troisième journée. »
Par Sol Inés PecaMême si les journées allongent et que le printemps est commencé, nombreux sont ceux qui ont l’impression que l’hiver n’est pas terminé. Les symptômes des troubles affectifs saisonniers s’attardent chaque fois que le temps est couvert, que le matin est frisquet et que survient une averse de neige. Souffrir de troubles affectifs saisonniers, ce n’est toutefois pas uniquement se sentir déprimé.
« Un grand nombre de personnes se sentent légèrement déprimées pendant l’hiver, mais d’autres ont des accès de dépression plus graves en tout temps », a déclaré le docteur Hani Iskandar, chef médical de l’Unité des soins intensifs, Urgence, Unité d’intervention brève et Unité de sismothérapie à l’Institut Douglas. « Ils subissent une basse d’énergie, éprouvent de la difficulté à dormir et une perte d’appétit, d’intérêt et de concentration, au point où ils ont de la difficulté à fonctionner au travail ou à la maison. »
Parmi les autres symptômes des troubles affectifs saisonniers, signalons un sommeil excessif, une fatigue extrême, l’augmentation de l’appétit avec des fringales pour les glucides, l’hyperphagie et le gain de poids. Lors d’épisodes plus graves, les sujets peuvent avoir des pensées suicidaires.
À l’Institut Douglas, le docteur Iskandar, qui est aussi Professeur adjoint, Département de psychiatrie de McGill, dirige une équipe qui traite par la luminothérapie des patients souffrant de troubles affectifs saisonniers. « Des études indiquent que la lumière a un effet biologique sur la chimie (neurotransmetteurs) et les fonctions cérébrales », a déclaré Hani Iskandar. « Elles indiquent également que nombre de patients souffrant de troubles affectifs saisonniers vont mieux grâce à l’exposition à une lumière vive artificielle, appelée luminothérapie ou photothérapie. »
Le docteur Iskandar, dont la vie professionnelle a commencé en 1982, à l’Université McGill, en tant que résident en psychiatrie, est devenu un éminent expert dans le traitement des troubles de l’humeur et de la dépression saisonnière persistante. « J’ai commencé à m’intéresser davantage à la luminothérapie et à son utilisation pour traiter les troubles affectifs après que mon superviseur de résidence m’ait demandé de contribuer à des travaux de recherche sur les variations de la mélatonine pendant les mois hivernaux », se souvient-il. « Parce que la mélatonine est une hormone influencée par la lumière, j’ai commencé à traiter avec par luminothérapie des patients souffrant de troubles affectifs saisonniers. »
L’utilisation de la lumière pour traiter des troubles médicaux n’est pas nouvelle. À l’aube de la médecine occidentale, celui à qui on en attribue la paternité, Hippocrate, était connu pour avoir encouragé l’utilisation de la lumière solaire pour traiter différentes maladies, une pratique connue sous le nom d’héliothérapie. De nos jours, la luminothérapie fait l’objet d’analyses et est utilisée au-delà des cas de troubles affectifs saisonniers, dans le traitement d’une gamme de désordres, notamment la dépression grave, les symptômes du décalage horaire ouest-est, ainsi que les syndromes de retard de phase, de quart de travail et prémenstruel.
Comment, alors, la luminothérapie fonctionne-t-elle? De multiples études se sont penchées sur la luminothérapie par boîtier de lumière fluorescente. Le boîtier lumineux émet une lumière fluorescente brillante, à travers des filtres visant à bloquer les rayons ultraviolets nocifs. On mesure l’intensité lumineuse en lux, une journée nuageuse correspondant à environ 3 000 lux, et une journée ensoleillée à 50 000 lux ou plus. L’intensité lumineuse normale à l’intérieur correspond à moins de 400 lux.
« Habituellement, les patients se procurent un boîtier lumineux et l’utilisent chez eux, avec une dose de 10 000 lux, » ajoute le professeur Iskandar. « Aussi peu que 30 minutes par jour à s’asseoir sous le boîtier lumineux produira une amélioration significative chez 60 à 70 pour cent des patients ».
Le professeur Iskandar recommande que les personnes souffrant de certaines conditions médicales, notamment une maladie de la rétine ou le diabète, ou celles qui prennent certains médicaments subissent un examen de la vue spécifique avant d’envisager la luminothérapie.
Hani Iskandar lui-même utilise le boîtier lumineux de décembre à mars. « Je suis né en Égypte, un pays très ensoleillé », déclare le professeur qui a passé plus de 30 longs hivers au Canada. « Les hivers montréalais sont difficiles, et leurs effets sont amplifiés par le manque de lumière », ajoute-t-il.
Étant donné qu’il reste de la neige au sol et qu’il fait froid, les effets des troubles affectifs saisonniers pourraient se prolonger au-delà du mois de mars. Mais le répit pourrait être moins loin qu’on ne le croit. « L’effet de la luminothérapie résulte non seulement de l’exposition de la peau à la lumière, mais aussi de celle des yeux », explique Hani Iskandar. « On remarque généralement une amélioration dès la troisième journée. »