Originaire du Massachusetts, Nichole Austin, Ph. D., a récemment obtenu son doctorat du Département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail de l’Université McGill. Lors de la collation des grades 2019 des sciences de la santé, elle a également été nommée lauréate de la médaille du Gouverneur général, qui récompense la meilleure thèse à l’échelle de l’Université. « Je suis absolument ravi pour Nichole », dit son directeur de recherche, le professeur agrégé Sam Harper, du Département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail. « Elle est une chercheuse remarquable, une formidable collaboratrice et une personne extraordinaire. J’ai très hâte de voir où mèneront ses futurs travaux. »
Nichole Austin a pris le temps de répondre à nos questions et de faire le bilan de ses années à McGill.
Quel a été votre parcours avant le doctorat?
J’ai fait un baccalauréat en psychologie au Mount Holyoke College (2004), puis une maîtrise en épidémiologie à McGill (2014). J’ai fait une longue pause entre le baccalauréat et la maîtrise pour travailler (et rembourser une partie de mes prêts étudiants américains…), mais je suis heureuse de l’avoir fait – mon expérience de travail m’a été très utile durant mes études supérieures. J’ai commencé mon doctorat en 2014, juste après ma maîtrise.
McGill a bien sûr une excellente réputation, ce qui a certainement pesé dans la balance. J’étais aussi très intéressée par les recherches passionnantes qui étaient menées au Département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail – mes intérêts de recherche correspondaient bien avec ceux de plusieurs membres du corps professoral, donc je me suis dit que ce serait un bon arrimage. Et j’ai eu raison!
Dans ma thèse, j’ai examiné l’impact d’un type particulier de restrictions à l’avortement aux États-Unis : les lois de réglementation ciblée des services d’avortement (Targeted Regulation of Abortion Providers, ou TRAP). Ces lois sont intéressantes parce qu’elles visent directement les services d’avortement, ce qui peut les rendre inaccessibles pour certaines femmes en forçant la fermeture des cliniques (cela venait de se produire au Texas lorsque j’ai proposé mon projet de recherche). Je souhaitais d’abord déterminer si ces lois contribuaient à la diminution du taux d’avortement aux États-Unis, qui connaît actuellement un creux historique.
C’est un très grand honneur, que je reçois avec beaucoup d’humilité. La rédaction d’une thèse est un exercice d’équilibriste – il faut faire preuve d’une rigueur scientifique irréprochable, mais c’est aussi essentiel de « raconter une histoire » pour interpeler les lecteurs et les intéresser aux questions qu’on pose. Ce prix me donne l’espoir d’avoir réussi à réaliser ces deux objectifs, ce qui est très important étant donné le climat politique actuel.
Comme récente diplômée, quel bilan faites-vous de votre expérience à McGill?
J’ai connu une excellente expérience à McGill. Ma cohorte au doctorat était extraordinaire et m’a été d’une grande aide dans les moments plus difficiles. J’ai aussi eu la chance de pouvoir compter sur un directeur de recherche exceptionnel, le professeur Sam Harper, et la qualité de cette relation a certainement orienté l’ensemble de mon expérience. Mais le plus grand défi a été de gravir pendant six hivers la côte McTavish complètement glacée!
J’ai commencé un postdoctorat plus tôt cette année, ce qui me garde très occupée. Je profite aussi de l’occasion pour élargir mon réseau et réfléchir aux prochaines questions que je veux explorer. Par exemple, je me suis récemment beaucoup intéressée à l’impact de l’évolution du financement de la reproduction assistée, ici au Québec, donc j’ai hâte de continuer à creuser le sujet au cours des prochains mois.
Félicitations à la lauréate!
Le 30 mai 2019