Nous avons discuté avec deux des quatre personnes qui recevront leurs diplômes conjoints cette année et qui entameront la prochaine étape de leur carrière après les cérémonies de collection des grades du printemps 2023.
Shriya Deshmukh, Ph. D.
1. Où vous mèneront votre travail clinique et vos recherches une fois que vous aurez terminé votre dernière année du programme MDCM-Ph. D.?
Quand j’aurai terminé mes études à McGill, j’irai faire ma résidence au sein du programme de formation des médecins-scientifiques à la Ohio State University à Columbus. C’est un programme combinant le travail clinique et la recherche où je compte effectuer un fellowship en médecine interne et hématologie-oncologie ainsi qu’un stage de recherche postdoctorale de trois ans. C’est une prochaine étape logique après avoir complété le programme MDCM-Ph. D. de McGill. Je suis impatiente de découvrir où me mènera cette prochaine aventure!
2. Est-ce que vos ambitions de clinicienne-chercheuse ont changé durant vos études?
Les raisons qui me poussent sur le parcours de clinicienne-chercheuse sont toujours les mêmes qu’au moment de mon entrevue d’admission au programme, il y a huit ans : je veux participer à l’amélioration de la santé des patients tant par mon travail scientifique que par mon travail clinique. Le programme MDCM-Ph. D. m’a aidée à mieux comprendre les réalités reliées à mon objectif; je vois les énormes possibilités, mais aussi les limites et les défis qui m’attendent alors que je m’efforcerai d’améliorer la vie des patients grâce aux découvertes scientifiques.
3. Quelle expérience vous a le plus marquée dans le cadre du programme?
Ce n’est pas facile de choisir une seule expérience mémorable après avoir passé huit dans dans le programme. Je crois que les souvenirs qui resteront gravés dans ma mémoire ne sont pas ceux des grandes émotions, mais ceux des joies tranquilles : les heures infinies à analyser les données en compagnie de mes extraordinaires collègues de laboratoire; m’époumoner en tentant d’avoir une discussion malgré le vacarme de la hotte; la confortable habitude d’entrer dans une pièce de la maison Thomson et d’y trouver mes amis du programme; la fierté et la satisfaction ressenties en constatant la rémission de mes patients; la convivialité surprenante que l’on trouve dans un service hospitalier achalandé reposant sur une équipe de qualité. Ces moments me manqueront, mais les personnes avec lesquelles je les ai passés me manqueront encore plus.
4. Y a-t-il un article publié durant vos études au sein du programme MDCM-Ph. D. dont vous êtes particulièrement fière? Pourquoi?
Durant mon doctorat, l’une des découvertes les plus intéressantes que nous avons faites au laboratoire de la Dre Nada Jabado est l’identification, chez les enfants atteints d’un gliome de haut grade mortel, de mutations récurrentes dans le gène PDGFRA, qui code la production d’un récepteur à activité tyrosine kinase. En nous servant de différentes techniques de séquençage à haut débit, nous avons montré que l’environnement épigénétique de la cellule d’origine joue un rôle déterminant dans la tumorigenèse : en effet, pour un sous-ensemble de gliomes, l’expression anormale de PDGFRA est associée à la proximité spatiale d’un potentialisateur propre à la cellule ainsi qu’à un environnement épigénétique altéré. Il est important de noter qu’il existe déjà des médicaments homologués ciblant les variants du gène, et par conséquent une nouvelle option thérapeutique s’offre aux enfants ayant ce type de tumeur dévastatrice. Les résultats de cette énorme recherche collaborative ont été publiés dans la revue Cell. Je suis particulièrement fière de cet article, non seulement en raison de sa portée thérapeutique, mais aussi parce que nous avons réussi à expliquer un mécanisme complexe qui souligne l’importance de l’environnement épigénétique dans les cellules néoplasiques.
5. Avec le recul, y a-t-il quelque chose que vous feriez différemment?
Je pense que la pandémie a forcé un grand nombre d’entre nous, stagiaires aux grandes ambitions, à réévaluer nos priorités en dehors de nos visées professionnelles. Bien que je ne regrette pas du tout le temps que j’ai consacré au travail en laboratoire, aux études ou à mes stages cliniques, j’aurais dû garder en tête que ce programme conjoint est un marathon, et pas un sprint. Je me serais moins inquiétée des échéances et je me serais donné la permission de savourer davantage les joies de la vie : passer du temps en famille et entre amis, jouer au tennis avec mes collègues du labo, etc.
6. À votre avis, quel atout tiré du programme conjoint vous sera le plus utile durant votre résidence?
Le programme MDCM-Ph. D. m’a donné la confiance de m’engager sur la voie de clinicienne-scientifique. Je pourrai donc entamer ma résidence en sachant que j’ai non seulement les habiletés nécessaires à la réussite, mais aussi un point de vue unique sur le travail scientifique et clinique qui me servira, peu importe le parcours que j’emprunterai. J’ai acquis cette confiance en grande partie grâce au soutien constant de mes mentors et surtout grâce à la Dre Jabado, qui m’a toujours poussée à viser plus haut. Je suis aussi rassurée de pouvoir compter sur le soutien du Dr Eisenberg et de toute la communauté du programme MDCM-Ph. D. en entamant ma prochaine aventure!
Matthew Dankner, Ph. D.
1. Où vous mèneront votre travail clinique et vos recherches une fois que vous aurez terminé votre dernière année du programme MDCM-Ph. D.?
J’intégrerai le programme de résidence en médecine interne à l’Université McGill. Pour l’instant, je vise une carrière en tant qu’oncologue-scientifique. J’ai décidé de rester à McGill en grande partie pour avoir la possibilité de poursuivre mes recherches passionnantes sur les métastases cérébrales et les traitements ciblés contre le cancer. J’ai bien l’intention d’être très actif en recherche tout au long de ma résidence; revenez me voir dans trois ans pour savoir si j’ai réussi!
2. Est-ce que vos ambitions de clinicien-chercheur ont changé durant vos études?
Ces huit dernières années, j’ai découvert bon nombre des nuances et des difficultés associées à ce parcours professionnel. Malgré tout, je suis heureux d’être toujours aussi déterminé à devenir clinicien-scientifique; j’ai conservé ma passion pour mon travail de recherche et mon travail clinique, et j’espère bien qu’elle ne me quittera pas de si tôt!
3. Quelle expérience vous a le plus marqué dans le cadre du programme?
C’est la première séance de réflexion du programme, qui a eu lieu l’été dernier. Quand j’ai intégré le programme, nous étions neuf, dont cinq faisaient partie de ma cohorte. Notre groupe compte maintenant plus de 25 étudiants et étudiantes ayant des intérêts cliniques et scientifiques variés et répartis dans les huit années du programme. C’est fantastique de voir notre petite communauté grandir.
4. Y a-t-il un article publié durant vos études au sein du programme MDCM-Ph. D. dont vous êtes particulièrement fier?
Je suis particulièrement fier de mon article sur les mutations de classe II sur le gène BRAF, qui a été publié dans la revue Clinical Cancer Research. L’article s’inspire de l’expérience clinique d’un patient réel de la clinique d’oncologie du Centre universitaire de santé McGill, qui a remis en question les idées reçues dans ce domaine de recherche. Nous avons réussi à montrer qu’il serait possible d’administrer un traitement ciblé efficace aux patients dont les tumeurs présentent une mutation de classe II sur le gène BRAF et nos résultats ont conduit à un essai clinique en cours. Je suis très enthousiaste de connaître les résultats de cet essai et je poursuis mes travaux dans ce domaine afin d’approfondir nos connaissances au sujet des mécanismes biologiques et ainsi améliorer les soins que nous prodiguons aux patients atteints de ce type de tumeur.
5. Avec le recul, y a-t-il quelque chose que vous feriez différemment?
Mon unique regret est d’avoir consacré trop d’énergie à la production de données et d’articles, et pas assez à l’acquisition de nouvelles habiletés. Par exemple, j’aurais dû prendre le temps d’apprendre à coder ou à mener des analyses statistiques poussées. Je ne suis pas certain que j’aurai un jour le temps de combler ces lacunes, ce qui pourrait limiter mes possibilités dans l’avenir. Bref : il faut se concentrer sur le processus et non sur les résultats. Les articles finiront bien par être publiés, tôt ou tard!
6. À votre avis, quel atout tiré du programme conjoint vous sera le plus utile durant votre résidence?
Je dirais que c’est la maturité associée au fait d’avoir été étudiant en médecine pendant sept à huit ans. Je suis une personne complètement différente de celle que j’étais il y a quatre ans, et je suis certainement mieux préparé aujourd’hui à relever les défis de la résidence.