Par Anita Kar, Le Neuro
Nguyen-Vi Mohamed est passionnée de son travail dans le monde fascinant des « minis-cerveaux » – de petits amas de cellules cérébrales dont la taille est inférieure à celle d’un pois. Elle utilise une technique novatrice pour cultiver des mini-cerveaux à partir de cellules souches humaines. Selon elle, ces cerveaux offrent une occasion unique de mieux comprendre les maladies neurologiques et d’accélérer la mise au point de nouveaux médicaments. Cette véritable touche-à-tout, joueuse de rugby et pilote d’avion, possède également deux boulangeries à Montréal.
Nguyen-Vi Mohamed, Ph. D., l’une des chercheuses en vedette dans la série de vidéos Neuro XXceptionnelle du Neuro, parle de son travail avec les mini-cerveaux et de ses nombreuses autres activités.
Qu’est-ce qu’un cerveau miniature au juste? Pourquoi en « cultiver » ?
Un cerveau miniature est tout simplement un modèle réduit du cerveau humain. Il mesure jusqu’à 4 mm et est constitué de différents types de cellules tout comme un vrai cerveau – neurones, cellules gliales, astrocytes. C’est le modèle le plus conforme du cerveau d’un patient et il nous donne de meilleurs résultats que si nous utilisons un modèle murin, par exemple. De plus, pour des raisons évidentes, on ne peut pas effectuer ce genre de travail avec le cerveau même des gens. Un cerveau miniature est une approche plus précise et innovatrice pour explorer les mécanismes pathologiques et accélérer la découverte de nouveaux traitements. Au Neuro, on s’en sert pour étudier des troubles neurodégénératifs, comme le parkinson ou la SLA, et des troubles neurologiques du développement, comme la microcéphalie.
Nous prenons des cellules sanguines de patients, que nous reprogrammons d’abord en cellules souches, puis en cellules nerveuses (par ex., des neurones corticaux, dopaminergiques ou moteurs) afin de façonner les cerveaux miniatures. Il s’agit d’un effort de collaboration de notre équipe de scientifiques de la plateforme de découverte de médicaments au Neuro. Je me concentre sur la culture de versions miniatures du mésencéphale qui est affecté par la maladie de Parkinson.
En fait, les cerveaux miniatures sont initialement une découverte accidentelle. En 2013, Madeleine Lancaster a par hasard oublié des cellules souches dans l’incubateur. À son retour, quelques semaines plus tard, elle a constaté qu’elles avaient commencé à s’agglomérer en cultures 3D.
J’aime vraiment jouer au rugby compétitif et piloter des avions. Mon père est un ingénieur en aéronautique, alors j’ai peut-être hérité un peu de cette passion de lui. Je me revois à l’âge de six ans en train de m’amuser à fabriquer des voitures électriques avec lui. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi les neurosciences qui combinent biologie cellulaire et ingénierie.
J’aime vraiment jouer au rugby compétitif et piloter des avions. Mon père est un ingénieur en aéronautique, alors j’ai peut-être hérité un peu de cette passion de lui. Je me revois à l’âge de six ans en train de m’amuser à fabriquer des voitures électriques avec lui. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi les neurosciences qui combinent biologie cellulaire et ingénierie.
Le 18 avril 2018