Le CUSM innove en matière de traitement pour le cancer de l’estomac et de l’œsophage

Une nouvelle intervention non invasive visant à traiter les premières phases du cancer de l’estomac et de l’œsophage assure une meilleure qualité de vie, d’après des médecins du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Cette technique, qu’on appelle dissection sous-muqueuse endoscopique (DSE), n’exige aucune incision ou ablation d’organes et réduit donc le risque de complications chirurgicales. La DSE permet également aux patients de retourner chez eux au bout de 24 heures. Le CUSM est le premier et le seul établissement du Canada à utiliser cette technique. Les résultats positifs de l’intervention ont récemment été présentés dans le cadre du congrès annuel de la Society of American Gastrointestinal and Endoscopic Surgeons (SAGES).

« L’incidence du cancer de l’œsophage augmente rapidement au Canada », affirme le médecin responsable du projet, Lorenzo Ferri, directeur de la division de chirurgie thoracique et du programme de cancer du système digestif haut, au CUSM. « Nous avons trouvé des moyens de le déceler plus rapidement. Grâce à cette nouvelle intervention, idéale pour traiter les premières phases des cancers, l’augmentation des cas ne coïncidera pas avec une augmentation de la mortalité. »

Habituellement, on utilise des opérations ouvertes pour traiter les patients atteints d’un cancer de l’œsophage ou de l’estomac. Il faut pratiquer une incision dans l’abdomen ou dans le thorax afin d’accéder à l’organe atteint, puis enlever le tissu malade. La DES fait appel à un mince bistouri électrique inséré dans un tube flexible appelé gastroscope pour enlever la paroi interne de l’estomac ou de l’œsophage touchée par le cancer. Le reste de l’estomac ou de l’œsophage est laissé intact. Cette intervention permet d’éviter toute incision ou cicatrice, ce qui facilite la convalescence.

« La première couche de la paroi de l’organe est retirée plutôt qu’une partie de l’organe lui-même », explique le docteur Ferri, qui est également professeur agrégé au département d’oncologie de l’Université McGill et titulaire de la Chaire de chirurgie David Mulder à l’Hôpital général de Montréal. « C’est en partie pour cette raison si la DES est beaucoup plus sécuritaire pour les patients. L’absence d’incisions externes en est une autre. Les traitements chirurgicaux habituels de cette maladie s’associent à un taux de mortalité pouvant atteindre 10 %. Cette nouvelle intervention permet déjà de sauver des vies. »

« L’intervention s’est parfaitement bien déroulée », dit Alfred Petrauskais, un patient qui a récemment subi une DES pour traiter son cancer de l’estomac. « J’étais de retour chez moi le lendemain de l’opération, et les jours suivants se sont passés sans problèmes. Si des membres de votre famille ou vos amis sont atteints de ces cancers, parlez-leur de ce traitement. »

Jusqu’à présent, le CUSM a traité 15 patients au moyen de la DES, et tous sont en rémission. Ils n’ont pas eu besoin de chimiothérapie ou d’autre type d’intervention chirurgicale. La DES ne fonctionne que dans les phases précoces du cancer, soit chez environ 10 % des patients atteints d’un cancer de l’estomac ou de l’œsophage qui consultent au CUSM.

Le cancer de l’estomac et le cancer de l’œsophage

Le cancer de l’estomac, qui se déclare dans les cellules de la paroi de l’estomac, est plus susceptible d’être diagnostiqué chez les hommes que chez les femmes. Il n’y a pas de cause unique de ce cancer. Parmi les facteurs de risque, soulignons l’inflammation de l’estomac, le vieillissement, le tabagisme et l’infection attribuable à une souche précise de bactéries.

Le cancer de l’œsophage se manifeste dans les cellules de l’œsophage, le tube creux qui transporte les aliments et les boissons entre l’arrière de la bouche et l’estomac. La plupart des personnes qui reçoivent un diagnostic de ce type de cancer ont plus de 60 ans, et les hommes risquent davantage d’en être atteints que les femmes. Les facteurs de risque sont le reflux gastro-œsophagien, le tabagisme, la consommation d’alcool et l’obésité.

Les présentations d’études de cas

Lorenzo Ferri et Gerald Fried, du CUSM et de l’Université McGill, ont présenté les études de cas intitulées Endoscopic Submucosal Dissection For Malignancies Of The Foregut: An Early North American Experience.

Liens connexes

Études de cas citées (en anglais) : www.sages2011.org/endoscopic-submucosal-dissection-for-malignancies-of-the-foregut-an-early-north-american-experience

CUSM : www.cusm.ca

 

 

 

23 avril 2012