Des chercheurs mcgillois suggèrent qu’un déséquilibre des neurones filtrant l’information visuelle pourrait être responsable de maladies telles le THADA et la schizophrénie.
Jusqu’à maintenant, l’on supposait que les personnes souffrant de maladies telles le THADA, le syndrome de Gilles de La Tourette, le trouble obsessivo-compulsif et la schizophrénie – toutes comportant des symptômes de « confusion cérébrale » – présentaient une anomalie du cortex préfrontal.
La présence de dommages à cette région cérébrale est souvent associée à l’impossibilité de se concentrer sur ce qui est pertinent, à une perte d’inhibition, à de l’impulsivité et à diverses formes de comportements inappropriés. Il avait été difficile jusqu’à présent de trouver les raisons exactes expliquant l’importance capitale du cortex préfrontal relativement à ces aspects du comportement, entravant ainsi le développement d’outils destinés au diagnostic et au traitement de personnes atteintes de ces maladies.
Mais de nouvelles recherches menées par Julio Martinez-Trujillo, professeur au Département de physiologie de l’Université McGill et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en neuroscience visuelle, pourraient offrir de l’espoir à ces patients. Le professeur Martinez-Trujillo est d’avis que la clé de la « confusion cérébrale » et de l’impulsivité chez les personnes dont le cortex préfrontal présente une anomalie a trait à la dysfonction d’une cellule cérébrale spécifique. De concert avec les membres de son équipe, le professeur Martinez-Trujilo a repéré, chez le primate, des neurones situés dans la sous-région dorsolatérale du cortex préfrontal qui filtrent de manière sélective l’information visuelle importante et celle qui ne l’est pas. La clé du fonctionnement normal de ces « neurones-filtres » réside dans leur capacité, en présence de confusion visuelle, à fortement inhiber -, et ce, de manière sélective – l’information non pertinente, de sorte que le reste du cerveau puisse accéder aux données importantes.
« Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le cerveau ne dispose que d’une capacité limitée lorsqu’il s’agit de traiter l’information. De l’ensemble de l’information visuelle qu’il reçoit, le cerveau ne peut qu’en traiter environ un pour cent. Par conséquent, les neurones responsables de la perception des objets et de la programmation des actions se livrent une concurrence ininterrompue lorsqu’il s’agit d’accéder à l’information pertinente », a précisé le professeur Martinez-Trujilo.
L’étude sera publiée dans la revue Neuron.
Pour lire un résumé de l’article (en anglais) : http://www.elsevier.com/wps/find/journaldescription.cws_home/621183/description#description