Depuis son lancement, en mars, plus de 200 000 visiteurs de plus de 100 pays ont consulté le site web whohascoronavirus.com. Créé en premier lieu pour pallier le manque d’information et de suivi des données canadiennes au moment où le premier cas de COVID-19 a été confirmé au Québec, à la fin février, le site est l’œuvre de Kacper Niburski et Yibin Dang, étudiants en troisième année de médecine à l’Université McGill.

« Avec la propagation rapide dans des pays comme l’Italie, le danger devenait de plus en plus évident, et je m’inquiétais du taux de transmission au Canada », explique Kacper. « Je m’intéressais aussi aux meilleurs moyens de fournir des données cliniques pertinentes dans une situation qui évolue très rapidement. Où peut-on obtenir de l’information? Où devrait-on s’informer? »

Avec un financement de la Fédération des étudiants et des étudiantes en médecine du Canada, Kacper a recruté Yibin, qui l’a aidé à compiler l’information clinique, à concevoir le site et à le mettre en ligne en une semaine seulement. « La section d’information clinique et sur la prise en charge a été difficile à développer », dit Kacper. « Au début, on n’avait accès qu’à des rapports provenant de Wuhan. Puis, le JAMA a commencé à publier sur le sujet, donc nous avons mis en place la majeure partie de l’information à partir des publications disponibles. »

Les données du site, qui se veulent utiles tant aux cliniciens qu’aux patients, proviennent en grande partie des rapports quotidiens de l’Organisation mondiale de la Santé sur le virus, auxquels on accède grâce à un outil conçu pour examiner les données et noter les variations de l’incidence. Le site présente également des statistiques permettant de comparer le taux d’infection ou l’évolution de la pandémie entre régions ou pays, par exemple l’Italie et la Chine. Toutes ces données sont analysées sur le site.

« Il peut être utile à tout le monde de connaître le taux d’infection ou le taux de mortalité lié à la maladie et de comprendre comment leur région ou leur pays est touché », remarque Kacper. « En pleine pandémie, l’accès à de l’information à jour est crucial. Bien sûr, les données cliniques sur le site sont mieux adaptées pour les cliniciens, qui se concentrent sur le diagnostic et la prestation des soins immédiats. Nous avons aussi décidé d’inclure une brève section sur les mesures à prendre pour le grand public, puisque chacun peut faire sa part pour prévenir la propagation du virus. »

Kacper indique qu’il cherche toujours à enrichir le site et attend des nouvelles d’une demande de subvention envoyée à l’Association médicale du Québec. L’objectif est de créer une série de données spécifiquement sur les hospitalisations et les lits en soins intensifs au Québec et au Canada, la proportion d’entre eux liés aux patients atteints de la COVID-19, et la comparaison de ce taux avec d’autres pathologies. Le site inclura également un outil de suivi par municipalité et par région, pour voir l’évolution locale de la maladie.

Visitez le site whohascoronavirus.com ou contactez Kacper Niburski à kacperniburski@gmail.com pour obtenir davantage d’information.

Le 23 avril 2020