Des chercheurs de l’Université McGill contribuent à une grande étude internationale qui vise à mieux comprendre les causes et effets de la psychose chez les adolescents et les jeunes adultes à risque. Cette recherche, dirigée par le département de psychiatrie de l’Université Yale, sera financée au moyen d’une subvention de 52 millions de dollars des National Institutes of Health (NIH) des États-Unis.

Cette subvention servira à financer la création d’un réseau baptisé Psychosis Risk Outcomes Network (ProNET). Le consortium aura des équipes dans 27 établissements du monde entier, dont deux au Canada, où les chercheurs vont caractériser les phénotypes (des ensembles d’attributs observables) associés à l’état de risque clinique élevé qui précède souvent l’apparition de la schizophrénie et de la psychose chez les adolescents et les jeunes adultes.

La psychose est de plus en plus reconnue comme un problème de santé publique qui touche la population des adolescents et des jeunes adultes. Toutefois, les grandes variations entre les patients, en particulier avant l’émergence de la maladie, nuisent à la mise au point de traitements.

Dans le cadre de cette initiative, les chercheurs des sites participants recruteront 1 040 patients présentant un risque clinique élevé, qu’ils suivront en effectuant des évaluations cliniques et des évaluations de biomarqueurs. Ils examineront notamment la structure et la fonction cérébrale, la psychopathologie et la cognition, la génétique, le comportement, ainsi que le langage et la parole naturels, pendant deux ans. Un groupe témoin de 260 personnes sera également évalué à titre de référence. Conjointement avec un centre de coordination, d’analyse et de traitement des données établi à Harvard, un réseau centralisé en Australie et un partenariat public-privé en cours d’élaboration, le réseau ProNET vérifiera si une variation de ces biomarqueurs guidée par les données peut permettre de prédire la trajectoire clinique individuelle des patients à risque clinique élevé et de déterminer lesquels sont particulièrement susceptibles de bien répondre à certains traitements.

Les travaux menés à McGill seront dirigés par le Dr Jai Shah, professeur agrégé au Département de psychiatrie, et s’inscriront dans le Programme d’évaluation, d’intervention et de prévention des psychoses (PEPP-Montréal, à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas), dont le Dr Shah est directeur associé. L’équipe montréalaise, qui comprend aussi les professeurs de McGill Mallar Chakravarty, Martin Lepage et Rachel Rabin, trouvera des participants, offrira du soutien et suivra les jeunes aux prises avec des symptômes indiquant un risque clinique élevé de psychose, tout en effectuant des évaluations cliniques et des évaluations de biomarqueurs.

« Le consortium veut commencer à lever le voile sur la neurobiologie sous-jacente aux premiers épisodes psychotiques, avec pour objectif ultime de prédire quels patients, parmi ceux qui présentent une forme plus légère de la maladie, risquent le plus d’évoluer vers un état généralisé, explique le Dr Shah. C’est une formidable occasion de prendre part à un projet mondial – un projet qui témoigne clairement de notre contribution et de notre position de chef de file dans le domaine de la psychose précoce. »

Cette recherche est soutenue par le National Institute of Mental Health des National Institutes of Health (numéro de subvention : U01MH124639). Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité de ses auteurs et n’est pas nécessairement le reflet des positions officielles des National Institutes of Health.

Le 24 septembre 2020