Une étude de l’IR CUSM évalue la précision et l’utilité des tests à diagnostic rapide et ceux aux points de service

Image fournie par la Dre Nitika Pant Pai

Le diagnostic précoce est essentiel au succès des nouveaux traitements et ultimement, à la survie des patients atteints de l’hépatite C. Une nouvelle étude menée par l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR CUSM) démontre pour la première fois que les tests à diagnostic rapide de l’hépatite et ceux aux points de service sont aussi précis et fiables que les tests conventionnels effectués en laboratoire. Cette étude comparative, récemment publiée dans Annals of Internal Medicine, va entrainer des changements des pratiques de dépistage et va avoir un impact direct sur le contrôle de l’infection à l’hépatite C à l’échelle mondiale.

« Nous avons constaté que les tests rapides et les tests aux points de service par le sang ou la salive avaient une fiabilité variant entre 97 % et 99 %; ce qui est significatif »,  précise l’auteure principale, la Dre Nitika Pant Pai, professeure adjointe au département de médecine de l’Université McGill et chercheuse clinicienne à l’IR CUSM. « Comme ces tests permettent d’obtenir rapidement les résultats lors de la visite du patient, nous pouvons maintenant les utiliser pour dépister des patients à travers le monde. »

Bien que les tests conventionnels de laboratoire sont disponibles dans les pays développés, ils sont seulement offerts à ceux qui visitent les cliniques et les hôpitaux spécialisés et qui ont un profil à risque ou présentant des symptômes, justifiant ainsi un dépistage. En général, les résultats sont disponibles en moins d’une semaine, mais le patient en est seulement informé lors de sa prochaine visite, ce qui peut prolonger le délai de la réponse d’un à trois mois. Ce genre de délai peut amener à perdre les patients de vue et augmenter la transmission du virus au sein de la communauté.

Des tests de dépistage rapides et des tests aux points de service précis et fiables offrent une alternative aux tests conventionnels. « Cette première génération de tests au point de service est pratique, efficace et utile pour la prise de décisions cliniques », explique la Dre Nitika Pant Pai.     « Généralement, ces tests ne requièrent aucun équipement spécialisé, ils peuvent donner des résultats dans les 30 minutes, ou au maximum, à la fin d’une journée. La plupart d’entre eux ne nécessitent pas d’avoir accès à l’électricité pour leur utilisation », ajoute Sushmita Shivkumar, première auteure de l’étude et étudiante en médecine à l’Université McGill.

Plus de 170 millions de gens sont atteints de l’hépatite C dans le monde, et ce à cause de transfusions sanguines, d’injections thérapeutiques et de l’utilisation de drogues injectables effectuées sans précaution. Les co-infections hépatite C et VIH contribuent largement au fardeau de la maladie en Amérique du Nord, mais les incidences de la maladie sont plus importantes en Afrique et en Asie.

« Avec les traitements prometteurs de l’hépatite C par voie orale qui se profilent à l’horizon, les tests aux points de service et les tests rapides, précis et fiables, permettront à des millions de personnes infectées à travers le monde d’être diagnostiquées et traitées », souligne la Dre Rosanna Peeling, co-auteure de l’étude et professeure et détentrice de la chaire en recherches diagnostiques à la School of Hygiene and Tropical Medicine de Londres.

« Ces tests pourraient changer la donne à l’échelle mondiale, principalement où les systèmes de santé manquant de ressources ne peuvent financer les tests conventionnels de première ligne effectués en laboratoire », conclu la Dre Nitika Pant Pai. « Il est temps maintenant d’optimiser leur potentiel en intégrant ces tests dans leur pratique courante.»

Au sujet de cette étude :

L’étude Accuracy of Rapid and Point-of-Care Screening Tests for Hepatitis C, a été coécrite par Sushmita Shivkumar (Épidémiologie clinique, et École de médecine de l’Université McGill) ; Rosanna Peeling (School of Hygiene and Tropical Medicine de Londres, R.-U.); Yalda Jafari (Épidémiologie clinique, Département de médecine, CUSM) ; Lawrence Joseph (Université McGill/IR CUSM) et Nitika Pant Pa (Université McGill/IR CUSM).

Lire l’article complet ici (en anglais)

15 Octobre 2012