Une nouvelle étude pourrait contribuer à l’avancement de la recherche sur le cancer et le diabète

Les cellules de notre organisme participent à un processus continu de dégradation et de régénération essentiel à la vie. Au cours de ce processus comparable à de l’autocannibalisme, les protéines cellulaires sont décomposées en acides aminés qui agissent ensuite comme les éléments de base de la croissance et du renouvellement cellulaires. Une perturbation de ce processus peut entraîner de graves maladies. C’est notamment le cas du cancer, où les cellules malignes connaissent une croissance rapide, mais où la capacité des cellules de digérer leur propre substance – l’autophagie – est compromise.

On sait que les facteurs de croissance (des molécules qui stimulent et participent à la régulation de la croissance cellulaire) stimulent la synthèse de nouvelles protéines dans le cadre de leurs fonctions visant à promouvoir la croissance et la division cellulaires. Pour la première fois, une équipe de chercheurs dirigée par le professeur Barry Posner, de la Division d’endocrinologie et métabolisme de l’Université McGill et de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, a démontré que les facteurs de croissance, pour assurer l’apport continu des acides aminés nécessaires à la synthèse des nouvelles protéines, favorisent également l’augmentation coordonnée ou contrôlée de la dégradation des protéines cellulaires afin de permettre la production d’acides aminés libres. Ce recyclage des acides aminés permet l’adaptation optimale des cellules à leur environnement.

« C’est un peu comme des ouvriers qui construisent une maison. Ils doivent s’assurer qu’ils recevront de nouveaux matériaux avant d’avoir épuisé ceux dont ils disposent », explique le professeur Posner.

En étudiant les cellules hépatiques des rats, les chercheurs ont pu démontrer que les facteurs de croissance augmentent l’acidification cellulaire, laquelle favorise la dégradation des protéines, phénomène essentiel au recyclage des acides aminés dont dépendent les cellules saines.

Cette découverte, qui a fait l’objet d’un article dans le dernier numéro du Journal of Biological Chemistry, pourrait contribuer à l’avancement de la recherche sur le cancer et le diabète, ainsi qu’à la mise au point de médicaments contre ces maladies.

Cette étude a été subventionnée par Génome Canada, Génome Québec et les Instituts de recherche en santé du Canada.

 

Résumé de l’article : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22689575

 

15 aout 2012