Peter Siegel

Par Stephanie Malley

Une étude sur le cancer du sein dirigée par la Pre Julie St-Pierre et le Pr Peter Siegel, du Centre de recherche sur le cancer Goodman de l’Université McGill, et récemment publiée dans Cell Metabolism, révèle que les métastases du cancer du sein dans les poumons ne dépendent pas d’une voie ou d’une source de carburant unique, mais profitent plutôt de la capacité des cellules tumorales d’emprunter de multiples voies métaboliques.

« Prenons l’image d’un village éloigné qui compte une seule route d’accès; si elle est bloquée, tout s’arrête », explique le PSiegel, professeur agrégé au Département de médecine de la Faculté de médecine de McGill. « Au contraire, en ville, un conducteur qui découvre que son itinéraire habituel est bloqué peut emprunter un autre chemin pour se rendre à destination. C’est ce qui se passe ici –les cellules du cancer du sein qui sont restreintes à une seule voie métabolique ne peuvent pas se propager aussi efficacement que les cellules cancéreuses qui empruntent des voies diverses. »

Dans des études précédentes, l’équipe s’était penchée sur des régulateurs métaboliques conduisant aux métastases du cancer du sein dans le foie. L’étude actuelle, axée sur les métastases pulmonaires, visait à déterminer les voies métaboliques qui facilitent la propagation des cellules cancéreuses du sein dans les poumons.

Les chercheurs ont découvert que les cellules qui expriment davantage le régulateur métabolique PGC-1α se propagent plus agressivement vers les poumons et résistent à une classe particulière de médicaments dits modificateurs métaboliques.

« Des études antérieures portaient à croire que les cellules cancéreuses exprimant le PGC-1α utilisaient une voie particulière pour se propager aux poumons. Notre étude indique non seulement que le PGC-1α emprunte plus d’une voie, mais aussi que les médicaments qu’on croyait efficaces pour bloquer les voies empruntées par ce régulateur métabolique ne le sont pas toujours », explique la Pre Julie St-Pierre, ancienne professeure agrégée au Département de biochimie de McGill, aujourd’hui à l’Université d’Ottawa.

Pour l’équipe de recherche, la prochaine étape consiste à déterminer si les cellules cancéreuses qui se propagent vers d’autres organes utilisent de nouvelles voies métaboliques pour s’adapter à leur nouvel environnement, ou si elles conservent les caractéristiques métaboliques de la tumeur primitive.

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Ces travaux de recherche ont été financés par la Fondation Terry Fox, les Instituts de recherche en santé du Canada et la Société de recherche sur le cancer.

« PGC-1α Promotes Breast Cancer Metastasis and Confers Bioenergetic Flexibility against Metabolic Drugs » Sylvia Andrzejewski, Eva Klimcakova, et al., Cell Metabolism, 5 octobre 2017

DOI: https://doi.org/10.1016/j.cmet.2017.09.006

Le 13 octobre 2017