Le carcinome basocellulaire (CBC) est le type de cancer de la peau le plus courant; il touche des milliers de personnes au Canada chaque année. La majorité des CBC sont relativement inoffensifs et peuvent être retirés par une intervention chirurgicale, mais une mince fraction d’entre eux deviennent extrêmement agressifs. Ils se propagent à la peau environnante et aux organes distants, entraînant de graves complications qui affectent gravement la qualité de vie.

Ces CBC sont un mystère pour les chercheurs, qui ne savent toujours pas ce qui les rend si agressifs. Pour combler cette lacune, Dr Philippe Lefrançois, dermatologue et chercheur à l’Institut Lady Davis (Université McGill et Hôpital général juif), utilisera sa nouvelle bourse de chercheur clinicien du Réseau des centres d’oncologie du Marathon de l’espoir (RCOME) pour tenter de découvrir ce qui distingue ces cancers de leurs homologues moins agressifs.

« Avec ce projet, nous voulons créer des modèles qui nous permettent de comprendre comment se présentent les CBC avancés à l’échelle moléculaire et cellulaire, afin de pouvoir éventuellement cibler les caractéristiques clés qui les rendent si agressifs », explique-t-il.

Pour atteindre cet objectif, Dr Lefrançois utilisera des échantillons dérivés de patients pour caractériser le paysage mutationnel et transcriptionnel des CBC avancés ainsi que leur microenvironnement environnant. Une fois cette caractérisation effectuée, il créera avec son équipe une ressource qui associera ces caractéristiques à des données cliniques précises comme le sexe, le site du cancer et son aspect sous le dermatoscope, pour voir s’il y a des différences spécifiques qui entraînent de pires résultats chez les patients. Comprendre les facteurs qui déclenchent ce cancer permettra de le détecter et de le traiter à un stade précoce, afin d’éviter d’autres complications.

En faisant partie du Réseau des centres d’oncologie du Marathon de l’espoir, l’équipe du Dr Lefrançois aura accès aux ressources et à l’expertise nécessaires pour faire ces découvertes. « L’un des premiers objectifs de ce projet est de créer une biobanque d’échantillons de CBC avancés. Pour ce faire, nous travaillerons avec des collaborateurs du Consortium du RCOME au Québec et, éventuellement, avec des chercheurs du RCOME de tout le Canada, afin de recueillir non seulement des échantillons, mais aussi des données cliniques importantes qui nous permettront de mieux étudier cette maladie, explique-t-il. »

« Le moment est vraiment venu pour nous de nous rassembler pour faire ce travail. Comme de nombreux cancers, le CBC avancé est un problème croissant au Canada en raison de l’exposition accrue au soleil et du vieillissement de la population. Si nous parvenons à comprendre exactement ce qui le déclenche, nous pourrons trouver des traitements ciblés qui empêchent une croissance incontrôlée, et vraiment concrétiser les bienfaits de la médecine de précision. »

La bourse de 225 000 $ est répartie sur trois ans et l’Université McGill et l’Hôpital général juif y verseront ensemble le même montant, pour un total de 450 000 $. Dr Lefrançois est l’un des quatre premiers lauréats de la bourse.