Une équipe multidisciplinaire dirigée par l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR CUSM), en collaboration avec l’Institut Lady Davis de l’Hôpital général juif et le Centre de recherche de l’Université de Montréal, a identifié des mécanismes génétiques dans les tumeurs ovariennes qui permettent de différencier les patientes basé sur leur durée de vie suite à la première intervention chirurgicale. L’étude a été publiée dans la revue PLOS ONE.
« Nous avons découvert des différences génétiques dans les tumeurs des patientes atteintes de cancer de l’ovaire en lien avec la manière dont elles répondaient à court terme et en général à un traitement standard », explique la Dre Patricia Tonin, auteure principale de l’étude, chercheuse en cancérologie à l’IR CUSM et professeure agrégée au Département de médecine de l’Université McGill. « Ces “outils” génétiques, grâce auxquels nous pouvons examiner les tumeurs enlevées au cours de la première intervention chirurgicale, pourraient nous permettre d’offrir aux femmes d’autres solutions thérapeutiques en vue d’améliorer leurs réponses aux traitements. »
Chaque année, 2 000 nouveaux cas de cancers de l’ovaire sont signalés au Canada, et 75 pour cent des femmes touchées vont décéder moins de cinq ans après avoir été diagnostiquées. Cette étude, conduite au Québec, s’est concentrée sur l’étude génétique du cancer ovarien séreux de haut grade – la forme la plus mortelle de ce type de cancer, qui est responsable de 90 pour cent des décès.
La majorité des femmes atteintes d’un cancer séreux de haut grade présentent des mutations du gène TP53. Ce gène est responsable de la production de la protéine p53 et agit comme le « gardien du génome » en régulant la division cellulaire, empêchant ainsi l’apparition de cancer. Les scientifiques savaient déjà qu’il existait deux types de tumeurs : dans certains cas, des mutations du gène TP53 occasionnaient une mutation de la protéine p53 et dans d’autres cas, il n’y avait pas de production de protéine.
En découvrant l’existence de ces dissimilitudes génétiques entre les deux types de cancers séreux de haut grade, l’équipe de chercheurs renforce l’idée que les différences biologiques entre ces cancers sont peut-être liées à la nature des mutations du gène TP53 et aux différents marqueurs génétiques. L’étude confirme également que les patientes chez qui la protéine p53 mutante a été produite survivent plus longtemps que celles qui ne l’ont pas.
« La biologie nous montre le chemin à suivre », s’enthousiasme la Dre Tonin. Cette découverte ouvre la voie à l’identification des mécanismes impliqués dans l’évolution du cancer, qui vont contribuer à l’élaboration de nouvelles thérapies et par conséquent, aider à réduire les taux de morbidité et de mortalité chez les femmes qui luttent contre la maladie. »
CUSM
26 septembre 2012