Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent et la troisième cause de décès par cancer chez les hommes canadiens.
La surveillance active des hommes qui ont un cancer de la prostate à faible risque pourrait constituer la meilleure approche coût-efficacité comparativement à un traitement immédiat, et offrirait au patient une meilleure qualité de vie. C’est ce que rapporte une étude menée par des chercheurs du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) qui est publiée aujourd’hui par le CMAJ Open.
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent et la troisième cause de décès par cancer chez les hommes canadiens. L’incidence du cancer de la prostate et les coûts qui y sont associés ont augmenté de 50 % au cours des trois dernières décennies, bien que dans la plupart des cas, le risque soit de faible à moyen. Bien que le risque de progression de ce cancer soit faible, un traitement est prescrit dans de nombreux cas et un traitement excessif peut diminuer la qualité de vie du patient.
« Malgré la publication de directives sur cette question, le surtraitement du cancer de la prostate est fréquent aux États-Unis et ailleurs dans le monde, avec 70 % à 90 % des hommes atteints suivant un traitement immédiat», dit la première auteure de l’article, la Dre Alice Dragomir de l’Institut de recherche du CUSM et professeure adjointe au département de chirurgie de la division d’Urologie à l’Université McGill, à Montréal, au Canada. « Au Canada, poursuit-elle, environ 75 % des patients atteints d’un cancer de la prostate ont suivi un traitement actif entre 1995 et 2002. On estime aujourd’hui que, pour plus de la moitié de ces patients, le traitement immédiat n’était pas approprié au moment du diagnostic. Malgré ceci, le traitement a entraîné des coûts et a modifié la qualité de vie du patient.»
Les chercheurs ont élaboré un modèle permettant d’évaluer les coûts associés à la surveillance active de patients du Québec (Canada) atteints de cancer de la prostate (c’est-à-dire surveiller et voir si le cancer progresse) comparativement aux coûts d’un traitement immédiat de ces patients.
Ils ont conclu que la surveillance active permettrait d’éviter le traitement des patients avec un faible risque de progression et qu’à l’échelle nationale les économies de coût possibles avec la surveillance active pourront attendre 96 millions de dollars sur une période de 5 ans. Le coût de la surveillance active (pour la première année et les cinq années suivantes) est évalué à 6 200 dollars par patient, contre 13 735 dollars par patient pour un traitement immédiat.
« Notre étude démontre que, dans le cas des patients admissibles, la surveillance active permettra en plus des avantages connus pour le patient sur le plan clinique, de réaliser des économies pour le système de soins de santé, » ajoute l’auteur principal de l’article, le Dr Armen Aprikian, chef du département d’oncologie du CUSM, chercheur à l’IR-CUSM et chef de la Division d’urologie de l’Université McGill.
« Les résultats de notre étude confirment le bien-fondé sur le plan économique de la surveillance active des hommes admissibles atteints d’un cancer de la prostate à faible risque et confirme également les estimations d’économies de coût pour le système public canadien des soins de santé, concluent les auteurs.
Pour lire l’intégrale de l’article : La surveillance active des cancers de la prostate à faible risque comparée au traitement immédiat : comparaison des coûts au Canada : http://www.cmajopen.ca/content/2/2/E60.full.
Huffington Post Quebec
The Gazette (en anglais)
La Presse
Le 25 avril 2014