Par Diane Weidner, Centre de simulation et d’apprentissage interactif Steinberg

« Les disciplines chirurgicales de la médecine m’ont toujours intéressé parce qu’elles nous permettent d’intervenir de façon très concrète et significative chez les patients », dit le Dr Marco Mascarella, résident de troisième année au Département d’otorhinolaryngologie – chirurgie cervico-faciale de l’Université McGill. Il a récemment participé à un cours de deux jours sur l’os temporal au Centre de simulation et d’apprentissage interactif Steinberg de l’Université McGill, où il a pu perfectionner ses connaissances et ses habiletés en chirurgie microscopique de l’oreille en s’exerçant sur des spécimens cadavériques.

Les otorhinolaryngologistes (ORL) sont formés pour la prise en charge et le traitement médical et chirurgical des maladies et des affections des oreilles, du nez et de la gorge et des structures connexes de la tête et du cou. Au Canada, les ORL doivent faire une résidence de cinq ans, souvent suivie d’une formation surspécialisée et d’un stage de perfectionnement post-résidence (fellowship) pour développer encore davantage leurs compétences chirurgicales.


Durant leur programme, les résidents participent à plusieurs ateliers de simulation et de formation sur spécimens cadavériques pour se perfectionner dans un environnement hautement immersif et sécuritaire, avec une technologie de pointe. L’objectif premier du cours sur l’os temporal est d’enseigner aux résidents de deuxième et de troisième année les techniques de base et avancées de dissection de l’os temporal, ainsi que les indications et techniques chirurgicales liées à l’oreille moyenne et à l’os temporal.


« C’est très important que les résidents puissent s’exercer de façon sécuritaire avant de réaliser ces interventions chez des patients réels », explique la Dre Tamara Mijovic, professeure adjointe au Département d’otorhinolaryngologie de McGill et organisatrice de l’atelier. « Durant les deux jours de l’atelier, ils se familiarisent avec les structures importantes et pratiquent les étapes de la chirurgie de l’oreille en utilisant les mêmes appareils et instruments qu’ils emploieront en milieu réel. Ils doivent se familiariser avec les gestes et les sensations durant la chirurgie et développer leur mémoire motrice de la dissection et du fraisage. Nous avons la chance de profiter d’un soutien d’entreprises du secteur pour cet atelier : Medtronic fournit les fraises chirurgicales et Southmedic nous prête des trousses pour que les résidents puissent s’exercer avec les mêmes instruments qu’ils utiliseront en salle d’opération. Cochlear fournit des implants cochléaires et nous apportons les microscopes. McGill a un solide programme d’anatomie et les spécimens cadavériques maximisent le réalisme de la simulation. On ne peut pas se rapprocher davantage de la réalité. »

Le ratio professeur-apprenant est très élevé dans ce type d’atelier, ce qui permet aux résidents de profiter d’un encadrement individualisé. Les professeurs mcgillois présents lors de l’atelier étaient les Drs Tamara Mijovic, Jamie Rappaport, Robert Shapiro et Robert Sweet, accompagnés du Dr Marc-Elie Nader de l’Université du Texas, de la Dre Jane Lea de l’Université de la Colombie-Britannique, et du Dr François Cloutier de l’Hôpital Pierre-Boucher, invités à venir partager leur expertise.

« Cet atelier est passionnant pour les résidents, et me met à l’aise en tant que chirurgienne-enseignante », dit la Dre Mijovic. « Il me permet de mieux évaluer ce que les résidents savent et ce qu’ils ne savent pas. Quand ils m’accompagnent en salle d’opération, je connais leur niveau et je peux les laisser prendre plus de responsabilités. »


Le Dr Marco Mascarella résume l’utilité de l’atelier pour lui : « En ORL, nous soignons les sens – l’ouïe, la voix, la déglutition. Certains problèmes qui nuisent à la qualité de vie peuvent souvent être réglés ou atténués par une intervention chirurgicale de l’oreille. Il s’agit d’interventions très précises et délicates sur un organe minuscule, près du cerveau et de nerfs importants. Il n’y a pas de place à l’erreur. Ce laboratoire et le travail avec des spécimens cadavériques nous permettent de nous exercer dans un cadre réaliste pour ensuite appliquer ces habiletés chez nos patients. Comme chirurgien en formation, c’est un outil essentiel. Je trouve ça fantastique. »

Le 22  février 2018