Les programmes en santé mondiale de l’Université McGill sont ravis d’annoncer la sélection des deux premiers titulaires des bourses postdoctorales en santé mondiale Steinberg. Établies en 2015 par la Fondation de la famille Blema et Arnold Steinberg, les bourses sont destinées aux nouveaux et actuels postdoctorants de l’Université McGill qui mènent des recherches liées à la santé mondiale dans des pays à faible revenu ou à revenu moyen, ou au sein des populations autochtones du Canada. La Faculté de médecine les attribue à un ou plusieurs postdoctorants, sur recommandation des programmes de santé mondiale et en fonction du dossier universitaire. La bourse de 45 000 $, renouvelable une fois, est accompagnée d’une bourse de voyage annuelle de 5 000 $.

Le prochain appel de candidatures aura lieu en janvier 2016. Tous les renseignements figurent sur le site Web des programmes de santé mondiale.

Titulaires 2015 des bourses en santé mondiale Steinberg

duclosVincent Duclos est titulaire d’une bourse postdoctorale en santé mondiale Steinberg au sein du Département des études sociales de la médecine de l’Université McGill. Il a occupé des postes professoraux au Laboratoire d’anthropologie sociale (Collège de France) et au Collège d’études mondiales (FMSH), à Paris. Il a obtenu un doctorat en anthropologie de l’Université de Montréal en 2013 et fait des études doctorales à l’Institut Max Planck d’anthropologie sociale de Halle, en Allemagne. Ses recherches portent sur la santé mondiale, les médias numériques, la reconfiguration des pratiques en santé, les théories du développement, les études sociales des sciences et de la technologie, ainsi que les relations entre l’Inde et l’Afrique. Il a mené des recherches en Inde, en Afrique occidentale (Sénégal et Burkina Faso) et au Canada. M. Duclos a publié des articles dans diverses revues scientifiques.
Résumé du projet de M. Duclos : Depuis quelques années, l’utilisation des médias numériques pour offrir des services médicaux se summary duclospropage partout dans le monde. Les patients, les praticiens, les hôpitaux et le grand public profitent de plus en plus d’une connexion à des réseaux privés ou à Internet. Sous l’impulsion des organismes gouvernementaux, des institutions internationales, des ONG et du secteur privé, le domaine de la santé mobile (mHealth) gagne rapidement en importance sur le plan de la santé mondiale. Ce modèle, défini comme l’utilisation d’appareils mobiles pour appuyer les activités médicales ou de santé publique (OMS 2011), laisse entrevoir de profonds changements en matière de soins aux patients et de santé de la population. La santé mobile promet en effet de transformer le domaine de la santé mondiale en modifiant la configuration spatiale et temporelle des rapports entre les personnes, le savoir et les pratiques de santé. Les nouvelles configurations résultantes sont l’objet des présents travaux de recherche.

L’étude porte sur une initiative de santé mobile (MOS@N) mise en place dans le district rural de Nouna, au Burkina Faso. L’initiative fait appel à la technologie mobile pour améliorer le suivi médical des femmes enceintes et des personnes vivant avec le VIH/SIDA, dans un contexte où le manque de suivi constitue un important problème de santé publique. Le projet, auquel participent des centres de soins de santé primaires, est actuellement mis en œuvre dans 26 villages. Menée en étroite collaboration avec le Centre de recherche en santé de Nouna, l’étude vise à documenter les retombées du projet MOS@N sur le suivi des patients et, à terme, sur l’utilisation des services de santé dans les populations disposant de peu de ressources. Ces travaux constituent une importante contribution anthropologique à la recherche sur la santé mondiale. Leur objectif premier consiste à examiner les nouveaux rapports que crée la santé mobile entre la technologie, le savoir et les soins de santé à l’échelle mondiale. Ils visent également à explorer comment les soins médicaux offerts dans des espaces connectés peuvent transformer l’organisation de la vie humaine. De façon plus large, cette étude contribuera à la recherche interdisciplinaire sur les techniques et les motivations qui façonnent la santé mondiale en tant que domaine de connaissance et d’intervention.

OLYMPUS DIGITAL CAMERALena Shah est titulaire d’un doctorat en épidémiologie de l’Université McGill et d’une maîtrise en santé communautaire de l’Université du Manitoba. Elle a consacré les trois dernières années à ses recherches doctorales, à Lima, au Pérou, où elle a étudié le rôle de la relance des contacts familiaux en zone d’endémie tuberculeuse. De 2006 à 2008, elle a été épidémiologiste de terrain au Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique, à Vancouver, dans le cadre du Programme canadien d’épidémiologie de terrain (32cohorte) de l’Agence de la santé publique du Canada. Sa collaboration à l’enquête sur une éclosion de tuberculose sur l’île de Vancouver a fait l’objet d’un article publié en collaboration dans le New England Journal of Medicine (2011). Ses recherches portent notamment sur l’intervention auprès des groupes marginalisés, la transmission de la tuberculose, du VIH et des infections transmissibles sexuellement, l’utilisation de la méthodologie des réseaux sociaux dans les enquêtes sur les éclosions, ainsi que la santé publique appliquée.
Résumé du projet de Mme Shah : Mes travaux de recherche postdoctorale font suite à un projet financé par les IRSC visant à estimer l’efficacité shah summaryd’un programme de dépistage actif pour l’évaluation des contacts familiaux des cas de tuberculose dans une zone d’endémie. Durant mes recherches doctorales, j’ai élaboré et réalisé une étude pragmatique randomisée en grappes par étapes dans l’un des districts les plus vastes et densément peuplés de Lima, au Pérou. Dans le cadre de cette étude, j’ai créé et mis sur pied une intervention de dépistage des contacts au sein d’un programme de lutte antituberculeuse dans les cliniques du ministère de la Santé, où j’ai supervisé la formation, la collecte de données et l’encadrement liés au projet. Mes recherches postdoctorales permettront de consolider ce programme de recherche opérationnelle à l’aide de collaborateurs du Canada, des États-Unis et du Pérou.

La première phase des travaux de recherche postdoctorale servira à compléter l’analyse des principales données de l’étude pragmatique randomisée, qui comprenait une période de référence suivie de l’introduction de l’intervention dans 34 centres de santé en 4 groupes pendant 20 mois. Les données recueillies portent sur plus de 3 000 cas de tuberculose et environ 12 000 contacts familiaux identifiés dans le cadre du programme de santé publique. Durant le programme de recherche postdoctorale, une étude mixte comprenant un volet qualitatif sera entreprise. Cette étude complémentaire explorera la façon dont le personnel de première ligne du programme de lutte antituberculeuse perçoit le dépistage systématique des contacts familiaux des cas de tuberculose. Elle abordera également l’expérience du personnel durant la phase de mise en œuvre de l’étude.