Des chercheurs de l’IR-CUSM lancent un essai clinique sur le ciclésonide pour éventuellement prévenir l’aggravation des cas légers de COVID-19
Source: IR-CUSM
Montréal, le 16 septembre 2020 – Les stéroïdes sont des médicaments anti-inflammatoires utilisés pour traiter un large éventail d’affections, et l’un d’entre eux – la dexaméthasone orale ou intraveineuse – s’est révélé efficace pour améliorer la survie des patients atteints de formes graves de COVID-19. D’autres médicaments de la même famille pourraient-ils traiter des cas plus légers de COVID-19 ? C’est ce que pense une équipe de chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM). Le 14 septembre 2020, ils ont commencé à tester l’efficacité du ciclésonide, un stéroïde inhalé et nasal actuellement utilisé pour l’asthme et la rhinite nasale. Des études en laboratoire ont déjà montré que le traitement au ciclésonide peut diminuer la réplication virale du SRAS-Cov2, le virus responsable de la maladie. Cet essai randomisé contrôlé par placebo confirmera si l’administration de ciclésonide inhalé et nasal peut réduire la gravité des symptômes respiratoires chez les patients atteints d’une forme légère de COVID-19 et éviter potentiellement le besoin d’hospitalisation et d’oxygénothérapie.
« Nous savons que le virus responsable de la COVID-19 commence par se multiplier dans le nez et progresse vers les parties inférieures des voies respiratoires et des poumons. Nous espérons qu’en ciblant site de réplication virale avec le ciclésonide inhalé et nasal, nous pourrons réduire la réplication virale précoce et la gravité de la maladie », déclare la chercheuse principale de l’étude, la Dre Nicole Ezer, qui est scientifique junior au sein du Programme de recherche translationnelle sur les maladies respiratoires de l’IR-CUSM et professeure adjointe au Département de médecine de l’Université McGill.
Approuvé par Santé Canada en 2008 et régulièrement prescrit par les médecins de famille et les pneumologues, le ciclésonide se dépose dans le nez et les poumons et agit localement sans pénétrer dans le système sanguin. Relativement peu nombreux et légers, ses effets secondaires disparaissent lorsque le médicament est arrêté. L’effet secondaire le plus courant est le muguet oral (candida), qui touche moins d’un pour cent des patients et qui peut être évité grâce à l’utilisation d’un aérosol-doseur avec une chambre d’inhalation.
« Nous pensons que certaines personnes pourraient bénéficier d’une option de traitement comme celle-ci, qui n’a pas d’effets secondaires importants, qui n’interagit pas avec d’autres médicaments et qui est administrée de façon topique », déclare la Dre Ezer.
L’étude cherche à recruter des adultes ayant reçu un diagnostic de COVID-19 moins de 5 jours avant leur inscription et résidant n’importe où au Québec, qui ne sont pas hospitalisés et qui présentent des symptômes de COVID-19 tels que l’essoufflement, la toux, l’irritation nasale, la perte d’odorat, la fatigue et la diarrhée. Les participants se voient attribuer au hasard le médicament à l’étude ou le placebo, à s’auto-administrer à l’aide d’un inhalateur et d’un vaporisateur nasal. Ils reçoivent le tout à leur domicile, par courrier. L’essai nécessite l’inscription de 454 participants.
Pour en savoir plus sur l’étude, veuillez consulter le site contain-covid19.com ou envoyer un courriel à Info@contain-covid19.com
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Ce travail a été soutenu par l’Initiative interdisciplinaire en infection et immunité de McGill (MI4) avec un financement de démarrage de la Fondation du CUSM.
Le médicament à l’étude a été donné par COVIS pharma.